« Encore un peu de côte atlantique avant de nous enfoncer dans l’intérieur ».
C’est ce que nous avons décidé pour bien nous imprégner de cette facette de la Patagonie. Pour cela nous sommes partis à Puerto Deseado qui possède une réserve sauvage et qui n’est à priori pas trop fréquenté.
La Patagonie n’est pas qu’une grande étendue naturelle, elle a aussi de la richesse dans son sol et notamment du pétrole. Les villes que nous avons traversées comme Comodoro Rivadavia et Caleta Olivia n’ont rien d’encourageant pour une halte. Les puits de pétrole sont éparpillés dans la nature et l’infrastructure de ces villes est très laide. A cela s’ajoute l’absence de végétation et vous aurez compris que ce n’est pas là que je passerais ma retraite.
Ce n’est pas grave, ce qui nous intéresse c’est la côte. Nous changeons de bus à Comodoro et arrivons vers 23h à Puerto Deseado. Nous arrivons tard mais ce n’est pas important car Hector, notre ami de Camerones avait réservé pour nous une cabane au club nautique. Et en effet c’est une cabane, en bois, au milieu d’un terrain plus ou moins vague mais nous ferons avec. Le club nautique est plutôt très essoufflé et il ne reste que l’appellation qui prête à intérêt.
Après quelques aménagements, dont l’installation du barbecue, un peu de musique avec notre I-pod et le soleil qui est généreux, nous arrivons à nous trouver bien ici.
Le lendemain de notre arrivée nous avons fait une sortie en mer jusqu’à l’Isla Pingüino qui est à une heure de la côte.
Même en mer les argentins ne dérogent pas à la tradition du maté. Freddie avait amené son thermo et tout ce qui va avec. Il a distribué le maté à ceux qui en voulaient dans le zodiac.
Les dauphins nous ont là aussi accompagnés jusqu’à cette merveille que représente cette île.
C’est vraiment l’image que je me faisais de la rencontre avec la nature Patagonienne. Ici pas de barrière, très peu de monde aussi. Les manchots sont partout autour de nous et ne semblent pas dérangés de notre présence.
Ils sont bien organisés, il y a même « des haltes garderies », clin d’œil à Joséphine,
pendant que les parents vont chercher à manger. Les petits sont beaux mais quand ils ont faim ils savent se faire entendre.
Les parents avalent la nourriture pour les petits et ensuite ils régurgitent pour leurs donner.
Sur cette île il y a une multitude d’oiseaux, des lions de mers et aussi des éléphants de mer. Nous sommes tout près d’eux et c’est très impressionnant de voir ces grosses masses.
Ils ont l’air calme
et pacifique
mais ce sont quand même des bêtes imposantes qui ont la faculté d’être assez rapides.
Un homme en canoë effectue une vidéo avec les lions qui sont tout autour de lui dans l’eau. Certains se lèvent à coté de l’embarcation et je pense que les sensations doivent être fortes pour cet homme. Anita n’a pas arrêté d’observer tout cela aux jumelles,
est- ce pour les lions où le navigateur ?
Les rochers sont peints de blanc, ici c’est la couleur choisi pour la déco. Les quatre espèces de cormorans sont présentes. Les cormorans negro,
les gris,
l’impérial et aussi le neotropic. A cela s’ajoute toutes autres sortes d’oiseaux qui tapissent les roches de guano.
L’Ecua n’était pas trop d’accord de nous voir présent parmi eux et manifestait son mécontentement en nous fonçant dessus et en passant à raz de nos tètes. Il faut dire qu’ils viennent d’avoir des petits et même si nous nous faisons discrets, cela ne leurs plait pas. Les petits sont mignons, on dirait qu’ils ont mis les chaussures de leurs parents, les palmes paraissent bien grandes pour eux.
Les Ostreo negro eux étaient très bavards et semblaient se désintéresser ne nous. Je les aime bien ces oiseaux rouge et noir, peut être qu’ils avaient inspiré Jeanne Mas à une certaine époque !
Mais l’émerveillement nous est venu lorsque nous avons vu l’affiche du salon de coiffure.
La spécialité est les mèches blondes sur fond noir ébouriffé.
Un salon réservé aux Pingüino penacho amarillo. Cette variété de manchots est vraiment très originale
et avec leurs coiffures fraichement brillantinées
c’est un régal de les voir faire.
Ce sont les rockers de la famille manchots. Nous sommes bien dans l’hémisphère sud et c’est bien de manchots dont il s’agit même si l’appellation hispanique est Pingüino.
Les panoramas sur cette île sont superbes et nous sommes à la bonne période. Fin mars toutes les colonies de manchots partiront vers les côtes brésiliennes. Ce sera l’hiver et la température de l’océan sera alors identique à celle de l’été ici. Pour ma part je verrais bien les Pingüino défiler au carnaval de Rio, avec leurs belles coiffures et leurs démarches sautillantes
ils auraient du succès, et qui sait, peut être qu’ils dansent….