Nous voilà donc à El Bolson depuis le 30 décembre de l’année dernière, deux heures de bus à partir de Bariloche. Nous changeons carrément d’ambiance.
C’est beaucoup moins moderne.
a été très prisé des hippies du monde entier dans les années 70 et ça se ressent toujours.
Dans la façon dont les gens s’habillent et surtout dans le parc automobile.
Si nous avions déjà fait part de veilles voitures à Mercedes, ici ils doivent posséder la collection complète des Renault 12 de l’époque dans toute sa palette de couleur (devenu très pastel avec le temps), ainsi que pas mal de belles américaines plus ou moins bien entretenus (plutôt mal d’ailleurs !).
Il y a aussi les premiers modèles
de camping cars.
C’est une petite ville très tranquille rythmée par le bruit de pots d’échappement des veilles carcasses. Extrêmement tranquille pour le 31 décembre, pratiquement tous les restaurants étaient fermés. Cela se fête en famille et beaucoup moins abondamment qu’en France, à 1heure du matin tous les clients avaient quitté le restaurant et les personnes restaient dans la rue et sur les pelouses mais plutôt calmement. Il y en avait par contre qui s’étaient habillés pour l’occasion, nous avons croisé plusieurs fois ce gaucho très élégant et pour une fois il a bien voulu poser pour la photo.
Finalement c’était beaucoup plus vivant le lendemain soir, des musiciens partout et beaucoup de stands d’artisanat. Il y a un côté artistique dans la ville. Dans le centre
on trouve beaucoup de sculptures dans des arbres morts,
c’est très beau,
mais ce qui est encore plus beau c’est « El Bosque Tallado ». Après une grosse tempête en 1997, beaucoup d’arbres sont tombés sur le sommet du Cerro Piltriquitron (2260m
), et on en a fait un musée d’art à ciel ouvert
, en faisant venir de sculpteurs sur bois de partout en Amérique du Sud.
Les arbres sont restés là pour être sculpté sur place,
c’est un endroit magique.
Un endroit qu’il faut mériter par contre.
L’entrée se trouve à plus de 13km de la ville et ensuite il faut encore grimper (très raide) pendant un dénivelé de 1000 m.
Nous avons pris un « remise » (taxi) pour aller jusqu’à l’entrée, pensant revenir à pied pour le retour.
C’était très optimiste! Nous avons eu de la chance, deux jeunes argentins descendants en voiture nous ont pris en stop.
Nous avons pris le bus un jour pour aller se baigner au Lago Puelo. C’était le dimanche 1er janvier. Normalement le bus doit passer tous les 20mn, mais vu que c’était fête…..nous avons attendu plus d’une heure. Il faisait très chaud, donc nous n’étions pas les seuls à avoir une idée pareille. Au départ il y avait beaucoup de monde et le bus s’est complètement rempli, avec des gens debout. En route il s’est arrêté très souvent pour prendre encore plus de monde. Je ne pensais pas qu’on pouvait mettre autant de personnes dans un bus, là nous avons battu le record, même plus qu’en Asie. Nous n’étions pas loin de 150 pour 50 places!
Arrivé au lac bien sûr c’était pareil, les places à l’ombre étaient chers, mais ça ne gêne pas les Argentins, ils se mettent tous en plein soleil, avec des enfants en bas âge et sans chapeau. L’eau était glaciale, je n’ai même pas pu tremper mes pieds, mais ça non plus ne les gêne pas, beaucoup de gens se sont baignés, enfants inclus.
Tout est question d’habitude sans doute.
Nous pensions repartir aujourd’hui, donc notre dernière sortie était une randonné pour voir « El Cabeza del Indio », une promenade de 6 km de notre hostel et encore une bonne ascension. Nous sommes partis l’après-midi en plein chaleur, pas très malin bien sûr, mais nous avons du mal à émerger de bonne heure le matin, vu que nous nous couchons très tard ici (La vie démarre qu’à partir de 21h30 dans ce pays). Bon la tête de l’indien, sans plus, il ne faut pas mal d’imagination pour voir ça dans le rocher, mais une très belle vue de la haut.
Nous sommes plus loin du volcan en éruption du Chili, mais ici nous subissons également des nuages de cendres. Nos photos ont d’ailleurs souvent un voile à cause de ça, ce qui est dommage, parce que la vue sur « El Rio Azul » d’en haut est vraiment magnifique.
Finalement nous nous sommes senties assez courageux pour embrailler sur une autre piste menant vers une chute, il était déjà 17h à ce moment là, ça nous éloignait pas mal de la ville. Sur la route de la chute il y avait un camping, ça tombait bien, parce que nous avions plus d’eau et encore une demi heure à faire pour la chute et je ne sais combien pour revenir en ville.
Les propriétaires étaient extrêmement sympathiques, nous avons eu droit à une visite guidée pour voir les petits bungalows en bois, construit par monsieur lui-même, magnifique il faut dire, l’endroit est très beau, très paisible, mais très retiré. Je me suis fait ami avec le chat de la maison, nous avons eu un coup de foudre mutuel.
Encore une fois nous avons eu de la chance, les gens du camping allait en ville et ont proposé de nous redescendre. Bien sûr il fallait renoncer à la chute, mais de toute façon elle ne pouvait être aussi belle qu’Iguaçu et c’était quand même plus prudent.
Bon finalement nous repartons que demain soir par un bus de nuit, parce que nous venons de nous rendre compte que le plus nous allons vers le sud, le plus ça devient compliqué au niveau du transport et beaucoup plus cher que prévu aussi. Cela viendrait du fait que les routes sont surtout de pistes caillouteuses et que nous sommes en plein période estival. Ici nous ne croisons d’ailleurs pas de touristes européens, que des touristes locaux ou au moins sud américains. De ce fait je ne trouve plus de livres à échanger non plus, tout est en espagnol ici, rien en anglais, pas de touristes européens, pas d’échange de livre dans les hostals. C’est la première fois que ça m’arrive et ça risque être dramatique, comment je vais pouvoir rester encore deux mois sans livre ? Je vous laisse sur cette note de suspense insupportable…
Anita