Anita
J’appréhendais un peu le Cambodge, à cause de ce passé de guerre si lourd et si récent, même si toutes les personnes qui l’avaient visité étaient très favorables
J’avais tord d’avoir des craintes. Ce pays a été très agréable et intéressant. Bien sûr il y a le site exceptionnel d’Angkor qui à lui seul vaut le déplacement, mais il y a la vie de tous les jours dans les campagnes que nous avons pu bien ressentir en nous promenant en moto. C’est facile de se déplacer ici, que ce soit par moto, par tuk tuk et par bus (même si souvent fatiguant). C’est un pays pauvre et la vie des gens n’est pas facile, mais ils sont très souriants et attachants. Débrouillards et avides d’aller de l’avant.
Nous avons fait de bonnes rencontres, comme Din, le guide francophone. Il y a encore beaucoup de choses à faire ici et nous avons rencontrés des gens qui font des choses très concrètes, comme l’école de cirque et les écoles de cuisine. Le pays a besoin des fonds étrangers pour s’en sortir, espérons que la crise économique ne va pas trop freiner tout ça.
Phnom Penh est une grande ville où le moderne cohabite avec le traditionnel et où on peut bien vivre si on a peu d’argent, mais ça c’est comme partout. Malheureusement c’est quand même ça qui manque le plus au gens, un peu d’argent pour vivre correctement. C’est surtout dans la ville qu’on voit ces contrastes entre gens aisés et pauvres et c’est difficile de voir des gens dormir à même le trottoir, surtout les enfants.
Pascal
Ce pays ne laisse pas indifférent. Son passé et son histoire font qu’il y a une relation particulière quand on le visite. Sa population est souriante et attachante, c’est peut être pour cela que j’ai pour la première fois depuis notre départ un petit pincement au cœur en quittant cette terre.
Les paysages ne sont pas exceptionnels mais toutes les sorties en moto nous ont amenés beaucoup de plaisir. La rencontre était là aussi toujours au rendez vous.
Les îles sur le Mékong nous ont amené une vue un peu différente avec plus de propreté et une douceur de vivre en harmonie souvent avec les animaux. La population sur ses îles a une meilleure qualité de vie.
Bien entendu la visite d’Angkor restera dans ma mémoire, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de sites comme cela sur cette planète, ils doivent se compter sur les doigts de la main.
La vie des villages lacustres m’a aussi beaucoup intéressée, c’est vraiment le lac ou le fleuve qui rythme les activités et il faut pouvoir s’adapter aux conditions climatiques.
La rencontre avec Din à Kompong Cham fait partie des bons moments passés ici au Cambodge. Une personne attachante, cultivé, un exemple pour les générations futures.
La période Khmers Rouges racontée par son ami un soir au bord du fleuve m’a touché car son récit était emprunt de gravité et d’émotion.
Bien entendu la visite du S-21 à Phnom Penh n’a que renforcé ce sentiment d’injustice et d’incompréhension. Tout cela fait réfléchir !
Je terminerais par les derniers jours passés dans la capitale. Ils m’ont plus car il y a la vie qui grouille. La vie pas toujours rose pour tout le monde c’est évident, de la pauvreté qui s’affiche dans la rue mais aussi ce besoin de s’en sortir, cette volonté de se battre pour quelques riels…une palette de peintre ne suffirait pas pour décrire les couleurs des ces marchés. Les odeurs sucrées, salées, fumées et autres… Tout se vend, tout se mange, une ambiance tellement loin de nos repères occidentaux….
Pour finir je formulerais le vœu que cette petite fille de Kompong Phluk, qui se gratte la tète et qui est pensive,
ait un avenir meilleur. Qu’elle puisse apprendre à l’école et qu’elle sorte de sa pauvreté.
Je sais que ce sera difficile car à l’image de ces jeunes gens que nous avons souvent vus avec une perfusion accrochée à un bambou pour se rendre au dispensaire, le pays est aussi sous perfusion. Dans la tempête économique qui se profile, y aura-t-il encore beaucoup de soignants pour ces pays là?