Tous les tarifs augmentent à partir du 1ER décembre, nous venons de l’apprendre deux jours avant la date. Nous (lire Pascal) avons juste le temps de réserver un pass par internet avant la date fatidique, ce qui nous permet de faire 5 voyages aux km illimités pour un prix fixe. Seul désavantage on ne peut pas choisir l’heure du départ ni la compagnie. Notre premier trajet sera pour Corrientes, 14 heures de bus, départ à 15.15 heures de l’après-midi. C’est la première fois que nous avons un bus haut de gamme, comme on avait lu qu’il en existe en Argentine. En plus nous sommes au premier étage au premier rang, donc avec la grande vitre devant nous. Siège simili cuir, complètement inclinables.
Goûter vers 17h, repas vers 20h, chaud, mieux que dans l’avion, vin rouge et whisky pour Pascal en digestif (à défaut de cognac !), hôtesse charmante et belle, que demander en plus? Nous arrivons à Corrientes vers 5 heures du matin, nous prenons un taxi pour nous déposer à un hôtel, manque de pot il est plein, celui à côté aussi. Pas de hostels bons marché ici. Nous reprenons nos sacs et faisons un tour de ville et plusieurs hôtels, rien qui ne nous convienne. Nous décidons de repartir plus loin pour Mercedes
afin de s’approcher de la réserve naturelle d’Esteros Del Ibera. Quelques heures d’attente avant de pouvoir reprendre un bus (on apprend la patience ….). Arrivé à Mercedes vers 15h, nous trouvons une ville morte. Tout est fermé, c’est l’heure de la sieste. Nous avions lu qu’un bon petit hostel était recommandé dans le lonely et qui a un bureau dans la gare routière, sauf que le bureau est fermé, parce que c’est l’heure de la sieste. Normalement il y avait un service de taxi pour nous y amener, mais tant pis on y va à pied, nous sommes rodés n’est-ce pas ?
Il fait chaud et il n’y a absolument personne dans les rues, on finit par trouver, c’est loin, nous sonnons et on nous apprend que ça ne fait plus hostel depuis quelques mois, nous ne comprenons pas pourquoi, la maîtrise d’espagnol n’est pas encore optimale. Bon, va pour trouver autre chose, ce qui ne s’avère encore pas chose facile.
Pascal finit par m’installer sur la place centrale pour chercher tout seul, sans sac à dos (ça commence quand même à peser depuis ce matin). Il trouve, plus cher que d’habitude, mais c’est mignon, un grand patio pavé de carreaux en damiers,
une fontaine, des plantes et un chat noir. Pascal a voulu venir ici pour « sortir des sentiers battus », on en reparlera.
Nous avons l’intentions de repartir le lendemain (dimanche) pour Colonia Carlos Pellegrini où se trouve la réserve naturelle, il n’y a qu’un bus par jour et nous apprenons qu’il n’y en a pas le dimanche, nous sommes donc obligés de rester un jour de plus. Il faut savoir qu’il n’y a strictement rien à faire à Mercedes, mais il arrive toujours quelque chose.
D’abord Pascal est ravi par les voitures, ici il y a un parc de voitures anciennes datant de 40 ans, surtout de Renault 12. Mon chéri a eu une Renault 12 avant de me connaître, elle était bleu (elle a mal fini, il n’a jamais surmonté son chagrin), il l’a voit partout et est heureux ! Les gens sont assez gentils et nous parlent dans la rue, il faut dire qu’il n’y pas beaucoup de touristes, nous sommes les seuls je crois. Dans notre rue il y a un magasin pour nécessaires de cheval, tenu par José.
A chaque fois que nous passons il nous fait de grands discours, il est super sympa, nous explique à quoi ça sert ces marchandises. Comme il dit « je n’ai rien vendu, mais nous avons bien discuté ». Ici nous sommes dans le pays de Zorro (vous savez que Zorro veut dire renard ?) et de Gauchito Gil. Ce dernier est un personnage vénéré ici, un déserteur du 19ème qui est devenu une sorte de Robin des Bois national. Sa tombe est devenu un lieu de pèlerinage et partout on peut acheter des autocollants avec le texte « protégez-moi, Gauchito Gil »,
d’ailleurs les veilles Renault 12 roulent encore à cause de ça. Beaucoup d’hommes sont habillés de façon très classe, ou bien avec chapeau de Zorro, ou bien avec un grand béret, genre chasseur alpin, pantalon bouffant, bottes de cuir, chemise blanche, boléro, et les trousseaux de clés sur des grandes lanières tressées de cuir, costume de gaucho traditionnel portés par jeunes et vieux, c’est vraiment très beaux. Mais ils ne veulent pas être pris en photo, dommage!
Donc dimanche il n’y a rien à faire, nous allons faire un petit tour dans la campagne, on verra bien. Nous savons qu’il y a une course de voiture, parce qu’un chilien, Alphonso nous en a parlé hier soir, il y participe. Des courses de voiture ce n’est pas notre truc, mais nous y tombons dessus par hasard. Notre ami de hier soir nous reconnaît et nous dit de s’approcher. Il nous présente au gars qui tient la buvette et fait les grillades et lui dis de nous donner de la bière et qu’on boira autant qu’on veut sur son compte. Là-dessus la table à coté nous amène également une bouteille de bière. lls nous ont jamais vu avant, mais tout le monde est heureux qu’on soit là. L’accueil est plus que chaleureux. Nous pouvons plus partir, nous mangeons des grillades, payons nos coups à boire aussi bien sûr, devons aller voir les voitures avec leur équipe technique de près,
faisons connaissance de toute la (belle) famille d’Alphonso,
assistons au pesage des voitures, ce qui nous permet de nous peser nous même. Nous n’avions pas vu de balance
depuis la NZ. Moins 9 kg pour Pascal, moins 7 pour moi depuis notre départ de France.
Bon, il serait quand même bien de partir et faire une petite sieste après toutes ces bières. Ici c’est le printemps, il y a beaucoup de veaux dans les prés ainsi que des poulains. Sur le chemin du retour il y a un cheval avec un poulain dans un jardin, il ne doit pas être vieux, parce qu’il tremble encore sur ces pattes et ne quitte pas sa mère d’une semelle. La propriétaire nous le confirme, c’est une petite femelle née le matin même à 5 heures. Sa maman s’appelle Pampa, mais ils n’ont pas encore trouvé de nom pour la petite. Aujourd’hui le 4 décembre c’est l’anniversaire de notre belle fille, alors pourquoi pas la nommer après elle? Nina. La señora trouve que c’est une très bonne idée, voilà donc une petite Nina magnifique qui est née à Mercedes.
Qui a dit qu’il n’y avait rien à faire à Mercedes ?
Après le calme plat de la sieste, la ville se réveille vers 18 heures, nous mangeons sur la place le soir, dehors, il fait bon, au moins 26° encore à 9 heures du soir. L’équipe de foot locale a gagné le championnat du coin, çà sera fêté comme s’ils étaient champions du monde…. Un vacarme énorme de voitures (Renault 12 !), scooters, le camion poubelle avec pleins de monde dans la benne, d
es vélos, des drapeaux, des klaxons, du feu d’artifice, magnifique quoi, de la vie. Nous sommes contents, demain nous prendrons le bus pour Carlos Pellegrini, en plus il fait beau, nous avons pas eu de pluie depuis la NZ , aie, on aurait pas du dire ça……..
Anita