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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 00:51

« Encore un peu de côte atlantique avant de nous enfoncer dans l’intérieur ».

C’est ce que nous avons décidé pour bien nous imprégner de cette facette de la Patagonie. Pour cela nous sommes partis à Puerto Deseado qui possède une réserve sauvage et qui n’est à priori pas trop fréquenté.

La Patagonie n’est pas qu’une grande étendue naturelle, elle a aussi de la richesse dans son sol et notamment du pétrole. Les villes que nous avons traversées comme Comodoro Rivadavia et Caleta Olivia n’ont rien d’encourageant pour une halte. Les puits de pétrole sont éparpillés dans la natureimages-9 3257 et l’infrastructure de ces villes est très laide. A cela s’ajoute l’absence de végétation et vous aurez compris que ce n’est pas là que je passerais ma retraite.

Ce n’est pas grave, ce qui nous intéresse c’est la côte. Nous changeons de bus à Comodoro et arrivons vers 23h à Puerto Deseado. Nous arrivons tard mais ce n’est pas important car Hector, notre ami de Camerones avait réservé pour nous une cabane au club nautique. Et en effet c’est une cabane, en bois,images-9 3940 au milieu d’un terrain plus ou moins vague mais nous ferons avec. Le club nautique est plutôt très essoufflé et il ne reste que l’appellation qui prête à intérêt.

Après quelques aménagements, dont l’installation du barbecue,images-9 3942 un peu de musique avec notre I-pod et le soleil qui est généreux, nous arrivons à nous trouver bien ici.

Le lendemain de notre arrivée nous avons fait une sortie en mer jusqu’à l’Isla Pingüino qui est à une heure de la côte.

Même en mer les argentins ne dérogent pas à la tradition du maté. Freddie avait amené son thermo et tout ce qui va avec.images-9 3267 Il a distribué le maté à ceux qui en voulaient dans le zodiac.

Les dauphins nous ont là aussi accompagnésimages-9 3276 jusqu’à cette merveille que représente cette île.

C’est vraiment l’image que je me faisais de la rencontre avec la nature Patagonienne. Ici pas de barrière, très peu de monde aussi.images-9 3294 Les manchots sont partout autour de nous et ne semblent pas dérangés de notre présence.images-9 3306 Ils sont bien organisés, il y a même « des haltes garderies », clin d’œil à Joséphine,images-9 3321 pendant que les parents vont chercher à manger. Les petits sont beaux mais quand ils ont faim ils savent se faire entendre.images-9 3329 Les parents avalent la nourriture pour les petits et ensuite ils régurgitent pour leurs donner.

Sur cette île il y a une multitude d’oiseaux, des lions de mers et aussi des éléphants de mer.images-9 3599 Nous sommes tout près d’eux et c’est très impressionnant de voir ces grosses masses.images-9 3586 Ils ont l’air calmeimages-9 3502 et pacifiqueimages-9 3491 mais ce sont quand même des bêtes imposantes qui ont la faculté d’être assez rapides.images-9 3588  

Un homme en canoë effectue une vidéo avec les lions qui sont tout autour de lui dans l’eau. Certains se lèvent à coté de l’embarcation et je pense que les sensations doivent être fortes pour cet homme.images-9 3466 Anita n’a pas arrêté d’observer tout cela aux jumelles,images-9-3527.JPG est- ce pour les lions où le navigateur ?

Les rochers sont peints de blanc, ici c’est la couleur choisi pour la déco.images-9 3540 Les quatre espèces de cormorans sont présentes. Les cormorans negro,images-9 3569 les gris,images-9 3571 l’impérial et aussi le neotropic. A cela s’ajoute toutes autres sortes d’oiseaux qui tapissent les roches de guano.

L’Ecua n’était pas trop d’accord de nous voir présent parmi euximages-9 3416 et manifestait son mécontentement en nous fonçant dessus et en passant à raz de nos tètes. Il faut dire qu’ils viennent d’avoir des petits et même si nous nous faisons discrets, cela ne leurs plait pas. Les petits sont mignons, on dirait qu’ils ont mis les chaussures de leurs parents, les palmes paraissent bien grandes pour eux.images-9 3436

Les Ostreo negro eux étaient très bavards et semblaient se désintéresser ne nous. Je les aime bien ces oiseaux  rouge et noir,images-9 3559 peut être qu’ils avaient inspiré Jeanne Mas à une certaine époque !

Mais l’émerveillement nous est venu lorsque nous avons vu l’affiche du salon de coiffure.images-9 3626bis

La spécialité est les mèches blondes sur fond noir ébouriffé.

Un salon réservé aux Pingüino penacho amarillo.images-9 3375 Cette variété de manchots est vraiment très originaleimages-9 3352 et avec leurs coiffures fraichement brillantinéesimages-9 3369 c’est un régal de les voir faire.images-9 3368 Ce sont les rockers de la famille manchots. Nous sommes bien dans l’hémisphère sud et c’est bien de manchots dont il s’agit même si l’appellation  hispanique est Pingüino.

Les panoramas sur cette île sont superbes et nous sommes à la bonne période. Fin mars toutes les colonies de manchots partiront vers les côtes brésiliennes. Ce sera l’hiver et la température de l’océan sera alors identique à celle de l’été ici. Pour ma part je verrais bien les Pingüino défiler au carnaval de Rio, avec leurs belles coiffuresimages-9 3378 et leurs démarches sautillantesimages-9-3396.JPG ils auraient  du succès, et qui sait, peut être qu’ils dansent….         

 

 

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 16:50

C'est quand même un drôle de nom, « crevette » pour un village ! En fait il s’appelle Camarones mais en traduction cela donne le nom de ce petit crustacé.

Ce qui est paradoxale, c’est que cette petite ville côtière est célèbre pour deux raisons. D’abord elle a  la zone d’argentine la plus riche en…. langoustines et c’est là qu’est le paradoxe.

De mars à septembre des dizaines de bateaux restent au large pour pêcher des tonnes de crustacés qui seront ensuite exportés. Les bateaux restent en mer car il n’y a pas de port pour les recevoir. La deuxième raison de sa popularité est que de décembre à avril, ce sont les saumons blancs qui viennent se nourrir dans ces eaux si images-9 2716riches. Là encore cela attire de nombreux pêcheurs car les pêches sont miraculeuses.

Malgré ses attraits non négligeables, la ville est restée hors du temps. Comme figée à l’époque de sa découverte. Il faut dire que c’est vraiment très loin de tout Camarones. L’épicerie locale,  « la Casa Rabal » n’a rien changé à son décor.images-9 2873 Les étagères en boisimages-9 2884 reçoivent toutes sortes de marchandises.images-9 2886 Il y a de tout ici et pas grand-chose à la fois. Les fruits et légumes ne sont livrés qu’une fois par semaine.images-9 2883 Le petit local qui les réceptionne se vide tous les jours un peu plus et en général en quatre jours il n’y a plus rien. La caisse enregistreuse est aussi d’époque et ne sert pas qu’à la déco.images-9 2870 C’est une antiquité en fonctionnement et c’est un régal de l’entendre. C’est plus d’un siècle de commerce qui est incrusté dans ce magasin vraiment très particulier,images-9 2650 on y respire une autre époque.images-9 2881

Pour les courses il ne faut pas être pressé  mais c’est agréable car tout le monde discute.

Le reste de la ville est aussi  d’époque,images-9 2910 les rues,images-9 2728 les maisons,images-9 2737 tout images-9 2738donne un sentiment de « bout du monde ».

Mille âmes vivent ici  et après huit jours passés dans le village, nous commençons à être connus. De plus le camping est un lieu stratégique de l’animation et de la vie du la cité. Nous avons été très bien accueillis et acceptés. Tout le monde vient nous parler et souvent quand je veux commencer une grillade, je n’ai pas le temps de craquer une allumette que l’on me propose de la braise déjà faite. Les gens sont en vacances et cela se ressent, ils sont très détendus et agréables. Ils ont aussi tous le sens du partage car leurs « parillas » sont souvent partagées  avec les tables voisines et nous aussi évidemment.

C’est au cours d’un de ces échanges que nous avons fait connaissance avec Gaby et Louis qui étaient venus pour le weekend.  Louis est professeur de karaté pendant ses loisirs et Gaby est prof de yoga. Louis a aussi une autre spécialité, la grillade. images-9 3031Il m’a donné de très bons conseils pour réussir de bonnes « parillas ». Il m’a aussi montré des photos qui parlent d’elles mêmes !P1000113 Je vous avais déjà dit que les argentins sont champions du monde de grillades.P1000114

Il y a quand même un très beau musé que nous avons pris le temps de visiter. C’est le musé de la famille Perón. L’ancien président argentin est de ce village et tout retrace son parcours politique ainsi que celui d’Evita qui fut l’une de ces trois épouses. Elle était très connue car elle a beaucoup milité pour la défense des droits des femmes et des enfants. De belles photos retracent le parcours de ces deux personnalitésimages-9 2906 qui ont marqué leur pays.

Nous avons fait une sortie en mer avec Léandro qui avec ses parents Hector et Corinna organisent ce genre d’activité. Hector est maintenant à la retraite. Il était pêcheur et a parcouru les mers y compris plusieurs fois l’antarctique. Il a été ensuite capitaine du port de Deseado plus au sud. Quand nous sommes passés à leur maison pour prendre des renseignements, tout de suite le courant passait bien entre nous, il nous a invités à prendre le café et finalement nous sommes partis à 22heures. Ce sont des gens très gentils et nous avons lié amitié pendant tout notre séjour à Camarones. Nous avons été invités à diner,images-9 3204 Corinna avait fait une bonne cuisine avec des langoustines et des calamars. Là encore nous avons passés une bonne soirée. Léandro, le fils travaille avec ses parents, il est passionné de pêche et il est gâté ici. En hiver, il n’y a pas de touristes, leur activité principale consiste a ravitailler en vivres les bateaux qui sont au large et qui pêchent la langoustine. Ils effectuent aussi les évacuations sanitaires quand c’est nécessaire. Une vie tournée vers le large et l’horizon bleu azur. Hector voulait que je reste ici pour vivre, il me dit qu’il m’occupera avec la pêche. Anita n’est pas trop d’accord.

La sortie en mer images-9 3051restera longtemps dans ma mémoire. Une journée inoubliable tellement elle était riche de sensations et aussi d’émotions. Nous sommes partis à trois, Anita a même pêché images-9 3057mais pas trop longtemps car elle avait un peu le mal de mer dès que nous stoppions pour tremper nos cannes.images-9 3093 C’est la première fois que je pratique en mer à de telles profondeurs. Le moulinet déroulait tout seul jusqu’à une profondeur de 60 mètres. Pour descendre ça va bien mais pour remonter avec un poisson au bout,images-9 3070 c’est tout un sport, mais quel régal.

Les hameçons étaient  énormes et l’on mettait une langoustineimages-9 3055 ou des filets de poissonimages-9 3059 comme appât. Ici c’est très poissonneux et les touches ne manquaient pas. J’ai attrapé de très beaux saumonsimages-9 3140 et des mérous.images-9 3141 Ces poissons se défendent et sont difficiles à sortir de l’eau. Les saumons faisaient en moyenne les 4 kgs mais Léandroimages-9 3114 en a déjà pris qui faisaient 14kgs. Je dois bien dire que j’étais un peu comme un gamin devant un beau jouet,images-9 3090 le décor était superbe, la pêche généreuse et la compagnie de Léandro très agréable. Anita aussi était ravi, surtout quand au cours le l’après midi nous avons eu la visite des dauphins de Commerson.images-9 3105 Ici ils les appellent les toninas, ce sont des dauphins de couleurs noir et blanche avec le blanc dominant.images-9 3130bis Ils sont très beaux et venaient très près du bateau, ils sortaient de l’eau pour nous saluer de temps en temps.images-9 3112 C’était  une fois de plus un moment de magie d’avoir tout cela autour de nous. Léandro c’est ensuite arrêté près des rochés ou se doraient des lions de mer. Nous sommes rentrés la tète pleine de belles images, comblés de ce bon moment passé dans cette immensité.

Le soir pour clôturer cette journée déjà bien rempli, le soleil est venu embraser le ciel,images-9 3161 comme pour signer un tableau richement coloré.images-9 3154

Toutes les journées de sont pas si exceptionnelles. Nous vaquons à nos petites occupations. Anita à réparé nos chaussures déjà bien fatiguées. Elle a eu l’idée de coudre notre logo qui est en tissu sur les trous.images-9 3733 Avec une telle réparation peut être qu’elles nous permettrons de rentrer avec !

Nos vêtements sont aussi en mauvais état. Les lavages répétés, le soleil et le port répété de ces derniers les ont rendus délavés et ils s’effilochent un peu.

Chez vous se sont les soldes mais ici nous faisons durer la matière. Nous avons laissé tout le coté confort et matérialiste en cours de route, nous avons besoin de peu en fait. Nous nous adaptons aux situations qui sont tellement variées. Nous ne sommes pas exigent, parfois il vaut mieux d’ailleurs mais nous vivons quand même de très beaux instants. Merci à tous ces gens si gentils avec nous,images-9 3037 images-9 3149 images-9 3222 images-9-3050.JPGqui nous ont fait aimer cette petite ville de Patagonie, si loin de tout mais si attachante.       

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 14:36

Lundi nous sommes donc partis pour prendre un bus direction Camarones. Il faut d’abord aller à Trelew, à une heure de Puerto Madryn. Il y a un bus toutes les demi-heures, ensuite pour le bus de Camarones, il y en a qu’un trois fois par semaine, le lundi, mercredi et vendredi, à 8 heures du matin. Le premier bus de Trelew est parti juste devant nous, mais ce n’était pas grave, nous avions de toute façon prévu de prendre celui de 6h30. Nous arriverions à 7h35 pour reprendre la correspondance de 8h. Nous attendons donc. Il y avait pleins de bus d’une autre compagnie qui partaient au fur et mesure. Pascal me demande « c’est quelle plateforme pour notre bus ? » Celui de devant nous normalement, c’est de là qu’est parti le premier.

A 6h35 je m’inquiète un peu quand même, je regarde à nouveau mon billet et AIE ! Le billet était acheté à la compagnie « 28 DE MAYO », mais la compagnie que nous devions prendre est « MARIEVALLE".   Ce qui veut dire que le bus vient de partir sous notre nez et surtout que nous allons louper la correspondance. Bon, Pascal me fait la tête bien sûr, effectivement c’est bien ma négligence, donc débrouille toi maintenant !

Je demande au guichet si on peut appeler la compagnie de l’autre côté, histoire qu’ils retardent de 5mn pour attendre le prochain bus. Ils n’ont pas de téléphone. Je demande à un autre guichet, d’une autre compagnie, mais ils ne veulent rien savoir. J’échange quand même nos billets pour le prochain départ de 8heures, en sachant que nous arriverons avec 5mn de retard pour la correspondance, mais je me dis que malgré que les bus partent à l’heure en Argentine, ce jour là, ce serait bien qu’il ait un peu de retard.

Quand nous sommes presque à Trelew je demande au chauffeur s’il y a une chance qu’on attrape l’autre bus. Il me dit qu’exceptionnellement il doit déposer quelqu’un à l’aéroport et qu’il y a donc peu de chance. Effectivement nous arrivons avec dix minutes de retard. Il faudra donc attendre deux jours ici !

La seule chose qu’il y a à visiter à Trelew est le musée des dinosaures. Je commence à me convaincre que ce sera très bien après tout. Mais je repasse quand même au guichet pour voir. Devant moi deux jeunes filles argentines.  Apparemment elles ont le même problème et il semblerait y avoir une solution, seulement je n’ai pas tout compris. Et voilà que je suis sauvée, une des filles parle un anglais parfait (j’apprendrai ensuite que c’est parce qu’elle est traductrice) m’explique qu’il y a une autre compagnie qui passe à 80 km de Camarones et que nous pouvons nous faire déposer à l’intersection de la route à une pompe à essence. Et après ? Un taxi ? Les filles vont demander à leur tonton de venir les chercher et elles proposent que nous venons aussi, il nous déposera par la même occasion. Nous rencontrons quand même des gens super ! C’est effectivement comme cela que ça se passe et le tonton nous dépose sur le camping où nous avions prévu de loger dans le seul bungalow en dur et qui est heureusement disponible.images-9 2642 

Il faut avouer que nous avons de la chance. Comme le tonton connaît le propriétaire du camping nous sommes tout de suite reçus comme de vieux amis.

Nous nous installons donc. Nous avons un petit bungalow en dur, en face de la mer, juste derrière le snack bar du camping. Il n’y a pas de cuisine proprement dite, mais un bâtiment avec des compartiments avec 6 barbecues de chaque côté et des tables et bancs en ciments devant et un petit gaz à deux feux. Le propriétaire du camping, Pulgo, nous prête une casserole et une poêle, il nous reste chacun une gamelle, une tasse, couteau, fourchette, cuillère de notre précédente expédition camping d’Australie.  Nous voilà donc prêt.

Quand nous sommes arrivés le temps était plutôt beau, mais pendant que nous faisions un tour dans le village ça se gâte, le ciel s’obscurcie. Nous nous rendons compte que ce n’est pas le temps mais encore les cendres du volcan qui nous poursuivent. Cela rend la ville plutôt lugubre.images-9 2728 Les rues sont très larges et désertes,images-9 2707 le vent soulève la poussière de cendres. Il y a des maisons en tôle images-9 2704qui datent du début du 19ème siècle.images-9 2737 On se sent vraiment au bout du monde. Si nous sommes venus ici c’est pour pouvoir observer les manchots dans une réserve naturelle qui n’est pas très fréquentée, beaucoup moins que Valdès en tout cas et aussi pour sortir des sentiers battus, c’est réussi.

La réserve se trouve à 26km de la ville.images-9 2743 Il n’y a pas de bus pour y aller, c’est donc un taxi ou bien il faut marcher. Nous marcherons, on trouvera bien une voiture en route qui nous prendra en stop sans doute. Nous voilà partis mercredi matin à 8 heures. Les magasins sont encore fermés, nous nous arrêtons  à la pompe à essence pour acheter quelque chose à manger. C’est là que commence la route pour aller vers la réserve (le panneau affiche bien 26km) et également pour aller à la maison de Florent Pagny, parce que figurez vous qu’il habite ici, de l’autre côté de la baie, en face du camping. Nous sommes donc voisins en quelque sorte. C’est d’ailleurs la seule maison qui existe de ce coté là, vraiment très perdue. 

Nous partons d’un bon rythme et plein d’entrain, de toute façon à un moment donné il y aura d’autres visiteurs qui passeront par là n’est-ce pas ? Le vent se lève, mais nous l’avons dans le dos. Il y a une plage à 6km et nous nous sommes dit que si nous n’étions pas pris en stop d’ici là, on ferait demi-tour.

Là-dessus  un pick-up s’arrête, il  nous amène un peu, la route se sépare après. Finalement il nous a transporté que sur trois kms, mais nous avons dépassé la plage, nous continuons donc à pied,images-9 2755 il y a aura bien une voiture plus loin.

En route nous voyons de gros lièvres européens et ensuite également des lièvres de Patagonie, on les appelle des Maras.images-9 2763 C’est beaucoup plus gros, jusqu’à 35kg avec des oreilles beaucoup plus petites. Il y a aussi des nandous (sorte d’émeu) au loin,images-9 2751 des mâles avec une dizaine de petits qui courent derrière et des troupeaux de guanacos.images-9 2786 Entre temps ça fait quand même un moment que nous marchons et toujours pas de voiture en vue.

Pascal me dit que c’est parce que ce n’est pas encore l’heure de pointe. Ok, mais c’est quand l’heure de pointe au bout du monde ?

Nous sommes restés sur la piste pour avoir une chance de trouver une voiture et voilà qu’il y a une voiture qui circule sur le bord de la plage. Elle s’arrête de temps en temps et redémarre, à chaque fois juste une cinquantaine de mètres devant nous. Finalement elle revient vers nous sur la piste. Nous l’arrêtons pour demander si c’est encore loin, nous pensons quand même avoir fait environ 15 ou 16 km. Voilà que le bonhomme nous annonce qu’il y a encore 20km à faire au moins !

Pascal demande s’il ne veut pas nous déposer contre rémunération. Il réfléchi, ok, pour 300 pesos.  Le voleur, un taxi prend 120 en venant du village. Nous continuons  à pied, mais on commence à s’inquiéter un peu car il n’y a pas de voiture sur cette route. Je commence d’ailleurs à me demander s’il y a quelque chose au bout.images-9 2782 Nous voyons la maison de Florent de la route, il n’a pas l’air d’être là, tout est fermé, ce n’est donc pas lui non plus qui nous prendra en stop. Il y aura quand même deux voitures qui passent avec pas mal d’intervalle (l’heure de pointe a commencée ?), mais elles ne nous prendront pas.

C’est quand nous n’y croyons plus qu’il y a un pick-up qui s’arrête et nous prends dans la benne. C’est en arrivant que nous nous rendons compte que nous devions encore marcher pendant une dizaine de kms ! Ce qui fait qu’il y a 36kms pour venir jusqu’à l’entrée de la réserve. Ensuite il faut faire 6kms dans le parc lui-même. Nous avions déjà 23kms dans nos jambes et c’était un vrai bonheur d’être pris en stop. Les gens qui nous ont pris viennent de Comodoro à environ 3 heures de route et ils sont avec des amis Chiliens. Ils nous ont sauvés, ils veulent bien nous ramener aussi, ouf ! Nous faisons donc la visite en même temps qu’eux. Finalement elle ne durera pas longtemps. Le vent est encore plus fort et arrivé à la pointe on ne peut à peine se tenir debout. Les cendres sont encore au rendez-vous. Ça donne une étrange ambiance au tableau, on a impression que les manchots sont tous empaillés debout, mais le fait est qu’ils doivent se tenir contre le vent.

Contrairement à Valdès, les nidsimages-9 2819 sont très loin de la plage,images-9 2800 et ici également ça grimpe pour venir de l’eau. C’est très rigolo de les voir marcher.images-9 2820 Ils ne sont pas du tout farouches. On peut les approcher de très près, on pourrait les toucher facilement, mais ce n’est pas conseillé il paraît qu’ils mordent. Les manchots aussi sont tout couverts de cendres qui rendent leurs plumes ternes et tristes. Nous ne restons pas longtemps et regrimpons dans la benne pour le retour.

Nos sauveurs nous déposent au camping et nous leurs offrons un verre, on leur doit bien ça. Finalement ils resteront manger là. Pulgo est content que nous lui ramenions de la clientèle. Il appelle Pascal « Pasqualito » maintenant.

Si le temps est meilleur nous comptons faire une sortie de pêche avec un couple qui organise ce genre de choses. Ils sont originaires de Mar del Plata et sont venus ici pour la retraite avec leur fils. Ils organisent des sorties en mer, soit pour la pêche soit pour voir des dauphins. Si nous pouvions faire les deux en même temps ce serait super.

En attendant nous nous promenons le long de la plage (de galets) à piedimages-9 2683 pour observer les oiseauximages-9 2678 et voir si nous pouvons apercevoir des lions de mer au loin sur l’ile en face. C’est à cette occasion que nous apercevons un 4x4 avec deux petits drapeaux bleu blanc rouges peints sur le devant et une plaque française, garé en haut de la plage. Deux jeunes français (Justine et Stéphane) qui sont venus avec leur véhicule pour faire l’Amérique du Sud pendant un an et refaire le voyage que les parents de Justine ont fait 35 ans auparavant. Ça finit encore par une bière chez notre ami Pulgo.

Anita

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 15:40

Une bonne nuit de transport et nous voici sur la cote atlantique et plus précisément à Puerto Madryn.

Voyager de nuit n’est pas vraiment un inconvénient en Patagonie car le paysage est plutôt monotone et identique sur des centaines de kilomètres. C’est de la steppe avec aucun arbre, juste de touts petits arbustes d’un mètre de haut. La chance est qu’ils sont en fleurs et cela égaie un peu le tableau. De temps en temps on peut apercevoir quelques guanacos (sorte de lama) ou un renard mais c’est bien tout comme matière vivante qui bouge. En fait c’est  extrêmement sauvage, plat à l’infini, sans habitation, sans personne, sans rien…la beauté sauvage c’est cela, il faut seulement  apprendre à l’apprécier.

Puerto Madryn c’est différent, il y a pas mal de monde même s’il n’y a pas surpopulation. C’est seulement que nous sommes en vacances scolaires et au cœur de l’été. Les argentins viennent ici pour la plage même si elle n’est pas si super que cela. Ils viennent en famille, l’ambiance est bonne.images-9 2368 Cela me donne une impression un peu rétro, du temps des premiers congés payés en France, ou toute la famille débarque avec chaises, tentes jeux etc…il y en a qui jouent aux quilles, d’autres aux palets dans le sable.images-9 2363 C’est  plutôt sympa comme ambiance. Le monokini n’est pas de rigueur mais les femmes ont de très beaux maillots de bain qui font ressortir les fesses, c’est joli mais pas pour toutes…

La baignade est bonne même si l’eau est un peu fraiche au début. Anita n’y a trempé que les pieds mais c’est déjà pas si mal, rappelez vous comme ils étaient sales !

Par contre ce qui n’est pas top, c’est que les prix ont augmentés depuis le premier janvier, c’est la saison d’été et les commerces en profitent, comme partout d’ailleurs.

Nous avons trouvé un logement à La Tosca, c’est un hostel agréable, avec une bonne ambiance. Il y a deux cuisinesimages-9 2356 et nous pouvons donc préparer les repas. Cela nous offre deux avantages, le premier est le coût qui est moindre qu’au restaurant et le second est que nous pouvons manger autre chose que des « patatas ».images-9 2360 La chambre est petite avec deux lits superposés et une salle de bain partagée avec la chambre d’à coté. Le prix est plus élevé qu'à l'habitude, néanmoins je tiens à rajouter que tout est bien pensé et fonctionnel, de plus le personnel est agréable et attentionné.

C’est là que nous avons rencontré Sandrine et Renaud, deux jeunes français en vacances, très sympas, sportifs et bons vivants à la fois. Du coup nous avons loué une voiture ensemble pour aller découvrir la Péninsule Valdésimages-9 2472 et ses colonies de lions de mer, d’éléphants de mer et de manchots de Magellan.

Nous avons quand même roulé 400kms dans la journée, dont une bonne partie sur une piste de gravillons ou la vitesse ne dépassait pas des 60km/h.

La récompense était au rendez vous, les familles étaient là aussi à la plage. La famille « Lions de Mer »images-9 2417  avec le plus souvent le père, la mère et le petit.images-9 2418 Le père n’est pas trop fidèleimages-9 2394 et s’autorise quelques  escapades avec d’autres femelles. Mais tout ceci n’est pas si simple, il doit montrer son attachement à la femelle en lui faisant quelques caresses mais surtout en montrant sa fermeté et sa puissance vis-à-vis des autres mâles. Tout ceci est un vrai spectacle, il faut observer pour bien comprendre. Nous avions le temps pour le faire et c’était très bien. Ils font des bruits pour intimider et aussi des combats parfois. Ces grosses masses de 300 à 400kgs pour les mâles se déplacent quand même assez rapidement quand le besoin s’en fait sentir. Ils savent aussi s'octroyer un peu de repos.images-9 2421 Ils possèdent une crinière comme les lions, d’où leurs noms. Les femelles sont plus frêles, du moins plus minces, elles sont d’ailleurs plus élégantes….Ha ces femelles !  Elles mettent bas vers décembre et nombreuses étaient celles qui avaient leur petit avec elles. En général un seul par portée. Toutes ses familles se pavanent sur une plage privée,images-9 2463 pas d’homosapiens avec nous s’il vous plait !  Chez les « Lions de Mer » la pudeur n’a pas sa place, ils s’accouplent avec plein d’amis autour. Monsieur avec ses 400kgs s’affale sur la pauvre femelle qui s’enfonce un peu dans le sable sous le poids de son bien aimé. Ce dernier n’est néanmoins pas brusque et je dirais même qu’il fait preuve d’une certaine délicatesse. De temps en temps il lève les yeux et la tète au ciel, comme pour reprendre un peu d’air et il continue sa tache jusqu’à la satisfaction de madame et de lui-même bien entendu.

 

Du coté de la famille « Eléphants de Mer », nous n’avons pas vu le père. Nous étions trop tard au rendez vous, d’abord il ne sort pas souvent de l’eau, certainement à cause de sa masse qui s’exprime en tonnes et en plus ce n’était plus la période. Quelques femelles se bronzaient tranquillement sur la plage, elles ont un pelage blanc mais pas de trompe contrairement au mâle qui a une petite trompe qui lui a valu d’ailleurs son nom.

Pour la famille « Baleines Australes », là aussi nous étions en retard au rendez vous car ces dernières sont repartis à la mi-décembre vers le sud. C’est un peu dommage car le spectacle est grandiose, nous retrouverons les baleines en France mais ce seront celles des parapluies.

Un peu plus loin dans notre balade péninsulaire, c’est la famille « Pingouin de Magellan »  qui avait élu domicile.images-9 2576 Là aussi c’était la période des amours et c’est un plaisir de voir comment ils s’aiment. Ils se font plein de câlins,  se frottent le coup, ils  font du bec à bec, un vrai baiser à leur façon,images-9 2606 parfois sous l’œil de certains qui mâtent.images-9 2621

Ils font aussi du bruit mais ne parlant pas la langue pingouin, je ne sais pas se qu’ils se disent.

Là ou ils me plaisent, c’est quand ils marchent.images-9 2611 Ils me font rire, de les voir tout droitimages-9 2589 avec leur petite queue derrière, les « bras » ballants, la tète fièrement redressée et surtout leur démarche, j’y trouve quelque chose de comique. Pourtant cela ne l’est pas, avoir des ailles et ne pas voler, c’est quand même bête pour un oiseau!

L’accouplement avait déjà eu lieu  et il y a avait pleins de petits. Ils avaient encore le duvet des bébésimages-9 2603 et il faudra qu’ils attendent d’avoir leur plumage définitif pour regagner la mer. Il y aura des pertes car les prédateurs sont nombreux, c’est la loi de la nature. Un intrus « Lion de Mer » était d’ailleurs venu  roder pour voir s’il y avait quelque chose à croquer,images-9 2614 tous les manchots sont vite sortis de l’eau, personne ne voulant finir en sandwich pour Lion de Mer.

Nous avons passé beaucoup de temps à regarder tout ce petit monde à la plage. Des baigneurs pas exactement comme nous, que nous ne voyons pas souvent et jamais dans leur milieu naturel comme ici. Rien que pour ces vacanciers là nous sommes contents d’être en Patagonie.

 

Nous allons nous enfoncer plus profond dans cette dernière, sortir des sentiers battus comme j’aime bien le faire, pour voir là bas comment ils sont, du coté de Camarones !   

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 00:20

C’est en douceur sur des airs « baba cool » que nous avons commencé l’année. Un comeback de 40 ans dans cette ville de Bolson. Nous avons l’impression que la vie c’est un peu arrêtée, du moins qu’elle n’a pas avancée aussi vite qu’ailleurs.

Beaucoup de détails nous ramènent à cette époque de grande liberté ou les esprits n’étaient pas aussi pessimistes que de nos jours. La nature est présente autour des habitationsimages-9 2203 hétéroclites.images-9 2198 Les véhiculesimages-9 2245images-9 2231 sont d’époque,images-9 2233 il y a de la couleur dans le paysage,images-9 2205 de la fumée aussi et je ne pense pas qu’iI n’y ait que du maté dans les boissons favorites.

Les gens aussi semblent d’époque,images-9 2248 un certain flegme et une relative joie d’être ici dans ce bel environnement de montagnes. C’est l été et c’est agréable cette vie au plus prêt de la nature avec des moyens très modestes mais en hiver cela ne doit pas être évident.

Nous avons déambulés dans le village de l’autre coté du pont,images-9 2221 c’est là qu’il y a le plus d’alternatifs.images-9 2208Le coté artisteimages-9 2246 est présent un peu partout évoquant souvent la nature sous différentes formes.images-9 2209

Anita c’est senti « soixante huitarde », elle marchait pieds nus, du travail sous la douche !images-9 2173 

Le soir les sirènes et le camion desimages-9 2187 bomberos ont animé le secteur, un feu s’étant déclaré tout près de la ville. Ce feu là a été très vite maitrisé mais à 10 kms de Bolson un autre feu très puissant a duré plusieurs jours.images-9 2184 Il a recouvert la ville d’une fumée blanche images-9 2188et nous ne voyons plus les montagnes qui nous entouraient.images-9 2237 Le soir ou nous sommes partis en bus pour rejoindre la cote atlantique, nous sommes passés très près du feu qui brulait encore.images-9 2306 Une épaisse fumée s’élevait vers le ciel et à l’heure du couché de soleil cela faisait de drôles de nuages.images-9 2311 Les moyens de lutte sont très limités et dans la montagne il est difficile d’intervenir, il y a souvent beaucoup de dégâts.

Le soleil c’est ensuite couché vers 22h15images-9 2334 en nous gratifiant de couleurs superbesimages-9 2328 et changeantesimages-9 2336 comme il sait le faire.image4 2347

Nous avons tiré les rideaux du bus, demain nous serons de l’autre coté du pays, en bord de mer. Je me suis endormi une marguerite à la bouche, un bandeau rouge autour de la tèteimages-9 2223 et des idées printanières…..Bolson aurait-il déteint sur moi ?     

 

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 01:30

Nous voilà donc à El Bolson depuis le 30 décembre de l’année dernière,images-9-2179.JPG deux heures de bus à partir de Bariloche. Nous changeons carrément d’ambiance.images8 2105 C’est beaucoup moins moderne.images-9-2175.JPG

images8 1877 a été très prisé des hippies du monde entier dans les années 70 et ça se ressent toujours.images8 1874 Dans la façon dont les gens s’habillent et surtout dans le parc automobile.images8 1889 Si nous avions déjà fait part de veilles voitures à Mercedes, ici ils doivent posséder la collection complète des Renault 12 de l’époque dans toute sa palette de couleur (devenu très pastel avec le temps), ainsi que pas mal de belles américaines plus ou moins bien entretenus (plutôt mal d’ailleurs !).images8 2102 Il y a aussi les premiers modèlesimages8 1887 de camping cars.images8 1886

C’est une petite ville très tranquille rythmée par le bruit de pots d’échappement des veilles carcasses.images8 2122 Extrêmement tranquille pour le 31 décembre, pratiquement tous les restaurants étaient fermés. Cela se fête en famille et beaucoup moins abondamment qu’en France, à 1heure du matin tous les clients avaient quitté le restaurant et les personnes restaient dans la rue et sur les pelouses mais plutôt calmement. Il y en avait par contre qui s’étaient habillés pour l’occasion, nous avons croisé plusieurs fois ce gaucho très élégant et pour une fois il a bien voulu poser pour la photo.images8 2038

Finalement c’était beaucoup plus vivant le lendemain soir, des musiciens partoutimages8 2110  et beaucoup de stands d’artisanat. Il y a un côté artistique dans la ville. Dans le centreimages8 2061 on trouve beaucoup de sculptures dans des arbres morts,images8 2057 c’est très beau,images8 2055 mais ce qui est encore plus beau c’est « El Bosque Tallado ». Après une grosse tempête en 1997, beaucoup d’arbres sont tombés sur le sommet du Cerro Piltriquitron (2260mimages8 1926), et on en a fait un musée d’art à ciel ouvertimages8 1944, en faisant venir de sculpteurs sur bois de partout en Amérique du Sud.images8 2001 Les arbres sont restés là pour être sculpté sur place,images8 1922 c’est un endroit magique.images8 1992 images8 1978 images8 1932 Un endroit qu’il faut mériter par contre.images8 2009 L’entrée se trouve à plus de 13km de la ville et ensuite il faut encore grimper (très raide) pendant un dénivelé de 1000 m.images8 2023 Nous avons pris un « remise » (taxi) pour aller jusqu’à l’entrée, pensant revenir à pied pour le retour.images8 1910 C’était très optimiste!  Nous avons eu de la chance, deux jeunes argentins descendants en voiture nous ont pris en stop.

Nous avons pris le bus un jour pour aller se baigner au Lago Puelo.images8 2081 C’était le dimanche 1er janvier. Normalement le bus doit passer tous les 20mn, mais vu que c’était fête…..nous avons attendu plus d’une heure. Il faisait très chaud, donc nous n’étions pas les seuls à avoir une idée pareille. Au départ il y avait beaucoup de monde et le bus s’est complètement rempli, avec des gens debout. En route il s’est arrêté très souvent pour prendre encore plus de monde. Je ne pensais pas qu’on pouvait mettre autant de personnes dans un bus, là nous avons battu le record, même plus qu’en Asie. Nous n’étions pas loin de 150 pour 50 places! images8 2079

Arrivé au lac bien sûr c’était pareil, les places à l’ombre étaient chers, mais ça ne gêne pas les Argentins, ils se mettent tous en plein soleil, avec des enfants en bas âge et sans chapeau.images8 2086 L’eau était glaciale, je n’ai même pas pu tremper mes pieds, mais ça non plus ne les gêne pas, beaucoup de gens se sont baignés, enfants inclus.images8 2093 Tout est question d’habitude sans doute.

Nous pensions repartir aujourd’hui, donc notre dernière sortie était une randonné pour voir « El Cabeza del Indio », une promenade de 6 km de notre hostel et encore une bonne ascension. Nous sommes partis l’après-midi en plein chaleur, pas très malin bien sûr, mais nous avons du mal à émerger de bonne heure le matin, vu que nous nous couchons très tard ici (La vie démarre qu’à partir de 21h30 dans ce pays). Bon la tête de l’indien, sans plus, il ne faut pas mal d’imagination pour voir ça dans le rocher,images8 2142 mais une très belle vue de la haut.images8 2147

Nous sommes plus loin du volcan en éruption du  Chili, mais ici nous subissons également des nuages de cendres. Nos photos ont d’ailleurs souvent un voile à cause de ça, ce qui est dommage, parce que la vue sur « El Rio Azul »  d’en haut est vraiment magnifique.images8 2136

Finalement nous nous sommes senties assez courageux pour embrailler sur une autre piste menant vers une chute, il était déjà 17h à ce moment là, ça nous éloignait pas mal de la ville. Sur la route de la chute il y avait un camping, ça tombait bien, parce que nous avions plus d’eau et encore une demi heure à faire pour la chute et je ne sais combien pour revenir en ville.

Les propriétaires étaient extrêmement sympathiques, nous avons eu droit à une visite guidée pour voir les petits bungalows en bois, construit par monsieur lui-même, magnifique il faut dire, l’endroit est très beau, très paisible, mais très retiré.  Je me suis fait ami avec le chat de la maison,images8 2171 nous avons eu un coup de foudre mutuel.images8 2169 Encore une fois nous avons eu de la chance, les gens du camping allait en ville et ont proposé de nous redescendre. Bien sûr il fallait renoncer à la chute, mais de toute façon elle ne pouvait être aussi belle qu’Iguaçu et c’était quand même plus prudent.

Bon finalement nous repartons que demain soir par un bus de nuit, parce que nous venons de nous rendre compte que le plus nous allons vers le sud, le plus ça devient compliqué au niveau du transport et beaucoup plus cher que prévu aussi. Cela viendrait du fait que les routes sont surtout de pistes caillouteuses et que nous sommes en plein période estival. Ici nous ne croisons d’ailleurs pas de touristes européens, que des touristes locaux ou au moins sud américains. De ce fait je ne trouve plus de livres à échanger non plus, tout est en espagnol ici, rien en anglais, pas de touristes européens, pas d’échange de livre dans les hostals. C’est la première fois que ça m’arrive et ça risque être dramatique, comment je vais pouvoir rester encore deux mois sans livre ? Je vous laisse sur cette note de suspense insupportable…

Anita

 

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 10:58

Le voyage

 

C’est un train pas comme les autres,

Destination l’infinie, un aller simple por favor !

Nous sommes tous montés dedans un jour

Mais ne savons jamais quand finit le parcours

Il y a plusieurs classes et le voyage y est différent

Mais quelque soit sa place et son rang

Nous avons tous un jour des paysages en commun

Le plus souvent son trajet est rectiligne

Mais il y a parfois des courbes et il doit ralentir

Il traverse des plaines et aussi des montagnes

Les tunnels il y en a mais il en sort toujours

La lumière fait jour et laisse l’obscurité derrière

Le plus souvent on est content d’être dedans

Même si l’on rouspète car il est remuant

En sortir peut être violent et c’est un accident

C’est bien plus apaisé quand on est préparé

Parfois on en peut plus et l’on se jette dehors

Une fin bien souvent qui laisse des remords

Il continue de rouler car il ne peut reculer

Son chemin est tracé, il est fait pour avancer

Pour l’année qui commence, je vous souhaite l’envie

De rester dans le train et de vous y trouver bien

Mais aussi la volonté, de changer de wagon

Pour voir là bas comment ils sont

Mettre la tète à la fenêtre  et sentir le frisson

Oser s’aventurer, voyager  sur le marche pied

Changer ses habitudes pour éviter la lassitude

En première classe c’est confortable

Mais en troisième les gens discutent et ils sont adorables

Il y a plus de monde mais l’ambiance y est bonne

Surtout ne reste pas sur ton siège trop longtemps

Tu prends des habitudes et puis tu perds ton temps

Le train est sur les rails et nous sommes tous dedans

Pauvres ou riches, petits ou grands

Il avance avec nous, il parcoure le temps

Mais pour chacun pas indéfiniment

C’est le train de la vie et un jour il finit

C’est pourquoi je vous souhaite de profiter maintenant

Je vous dis bon voyage pour ce nouvel an.

 

Pascal

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 02:57

C’est sur un air de tango que nous avons  laissé Cordoba, notre dernière soirée était au rythme du bandonéon et de la danse. De la musique, des chants et des danses se sont succédés et nous avons respiré l’âme du tango argentin, c’est fort, c’est beau, c’est sensuel.

 

Le lendemain  nous sommes partis pour rejoindre la Patagonie. Pas moins de 22h de bus pour relier San Carlos de Bariloche.

Nous avons traversé la Pampa et ses grandes étendues. Au loin, les chevaux faisaient des trainés de poussière en gambadant comme des fous.images8 1438 Le trajet ne fut pas  difficile malgré la longueur, au matin nous étions aux portes de la Patagonie et nous longions le  lac artificiel Exequiel Ramos Mexía dune surface de 800 Km2. (Le lac Léman ne fait que 600 Km2). Ce dernier constitue le plus grand barrage hydroélectrique d’Argentine.images8 1404

Ensuite ce fut un changement de paysages, les pins et les rivières aux eaux transparentes remplaçant les  grandes étendues de steppe.

Bariloche est une ville de tourisme chic.images8 1442 Ici l’on se croirait au Tyrol ou en Suisse.images8 1440 Tout y  laisse à penser. La végétation est faite de pins communs, de pins araucarias,images8 1829 de cèdres de Patagonie et autres conifères. Les constructions en bois avec souvent une partie en dur.images8 1465 De très beaux chalets bordent les lacs qui sont très nombreux dans la région. Les hôtels et restaurants portent tous des noms en rapport avec les Alpes ou aux consonances européennes.

Nous ne sommes pas franchement dépaysés à Bariloche mais c’est quand même très beau. Les lacs sont grandsimages8 1855 et d’une belle couleur,images8 1516 il n’y a pas beaucoup de plaisance, ce qui rajoute de l’immensité au panorama. Le seul problème que nous rencontrons est une lumière médiocre et ceci est du aux cendres du volcan chilien qui était en éruption il y a peu et qui continue à cracher.images8 1735

Nous avons fait une sortie en catamaranimages8 1548 sur le Lago Nahuel Huapi et ce jour là il faisait  beau et chaud.images8 1658 Pas de vent et de ce fait la luminosité était à peu près bonne. Le bateau nous a amené jusqu'à la Péninsule Quetrihué, où se trouve le Parque Nacional Los Arrayanes. C’est une forêt unique au monde avec ses arbres, les arrayanes,images8 1489 au tronc parfois noueux images8 1477 et de couleur cannelle.images8 1571

Nous avons aussi visité l’île Victoriaimages8 1653 et je me suis même baigné en slip car je n’avais pas mon maillot de bain.images8 1674 Il faisait tellement chaud que je n’ai pas résisté. L’eau était fraiche mais cela allait, il ne fallait pas aller vers le plus profond car là c’était plus frisquet.

Sur le bateau certains donnaient à manger aux oiseauximages8 1633 et c'était un vrai spectacle de les voir en volimages8 1530 prendre leurs récompenses.images8 1699

Nous faisons des ballades et nombreux sont les circuits aménagés. Nous sommes également montés en télé siège au Cerro Campanario et de là haut nous avons pu admirer tous ces lacs, îles et montagnes.images8 1785 Un panorama presque à 360° avec une nature très présenteimages8 1824 et de belles couleurs.images8 1804 Une fois de plus nous étions sous le charme de tant de beauté.images8 1774

De nombreux argentins sont présents sur les bords des lacs, le plus souvent en famille pour faire le pique nique et…….les grillades !

Certains se baignent, d’autres pêchent la truiteimages8 1752 et aussi il y a ceux qui ne font rien et se reposent.

Les argentins sont en vacances d’été mais depuis 15 jours l’aéroport de Bariloche est fermé à cause du volcan chilien. De ce fait il y a quand même moins de monde qu’à l’habitude.

Nous jouissons pour l’instant d’une météo très clémente et c’est  agréable. Les fleurs sont  présentes ici, toutes les maisons sont richement fleuris.Les roses qui sont mes fleurs préféréesimage4 1721 sont maintenant écloses et me ravissent. La nature a mis elle aussi sa robe fleuri,images8 1471 c'est tout simplement beau!.images8 1688

Le dépaysement n’est pas vraiment au rendez vous car ces paysages là nous paraissent européens mais pour nous qui ne sommes pas des amateurs de montagnes et de lacs, c’est une découverte.

Nous sommes restés à Bariloche plus longtemps que prévu. Tout d’abord parce que nous ne planifions plus trop notre itinéraire et qu’il faut plus de temps pour savoir ce que l’on va faire, et aussi parce que nous avons eu un petit coup de fatigue et qu’il fallait nous reposer.

Nous allons nous déplacer d’une centaine de kilomètres vers le sud mais toujours dans cette région des lacs ou il y a des possibilités de randonnées. El Bolson est notre prochaine destination et c’est surement là que nous finirons l’année.

 

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 23:24

C'est de Cordoba que nous vous souhaitons un joyeux Noël. Nous avons une pensée particulière pour nos enfants et notre famille. 

Anita a rencontré le père Noël dans les rues de Cordoba mais il n'était pas bavard!images8-1331.JPG

Pour nous le repas de Noël sera succint, une boite de sardine, un citron car les oranges sont trop chers et quand même deux bonbons.images8-1330.JPG

J'ai griffoné quelques lignes que je vous joins pour l'occasion.


Rêveries de Noël

 

Tout a commencé par un mensonge,

Une histoire de cadeaux qui viennent du ciel.

Je m’endormais la tète pleine de très beaux songes.

Au matin je contemplais ce don, mes tartines pleines de miel.

Puis j’ai grandi et j’ai compris que l’on m’avait menti,

Les présents étaient toujours là mais moi je l’étais moins.

Les rêves de la nuit étaient eux aussi partis,

Envolées les histoires de traîneaux, les cadeaux venaient du commerce du coin.

Mais je l’aimais bien ce sentiment de bonté

Et chaque année quand arrive ce Noël tant désiré,

Je fais une parenthèse et je m’autorise à rêver.

Je rejoue l’enfant insouciant et  crédule que j’étais.

Je refais des commandes et des souhaits,

Qui sait, peut être  quelqu’un viendra  livrer.

Si personne ne vient, je me serais fait plaisir d’essayer.

Je ne m’envie plus de camions de pompiers ou de voitures téléguidées,

Je voudrais des choses simples mais si difficiles à posséder.

Je voudrais le sourire sur tous les visages d’enfants

Je voudrais de la lueur dans tous les regards des personnes esseulées

Je voudrais un repas pour celui qui a faim et qui attend

Je voudrais un lit pour celui qui doit dormir et n’a pas de toit

Je voudrais de la justice et de la solidarité entre les nations

Je voudrais le respect de l’autre  même s’il n’est pas comme soi

Je voudrais  plus de tolérance entre les peuples et  les religions

Je voudrais l’éducation pour celui qui n’y a pas droit

Je voudrais la liberté, de s’exprimer et de se déplacer pour les opprimés

Je voudrais les soins pour tous les malades où qu’ils soient

Je voudrais de l’amour et de la considération  pour les animaux

Je voudrais bannir l’indifférence, source de mal être et de bien de maux

Je voudrais autour de tous  de la musique et des chants

Je voudrais une ronde avec tous les peuples dedans

Je voudrais le respect de notre terre et de sa nature

Je voudrais de l’eau pour les terres arides et les cultures

Je voudrais que les graines germent dans le désert

Je voudrais que les fruits murissent dans le froid

Je voudrais des fleurs partout où c’est gris et sans joie

Je voudrais des arbres d’amour comme frontière

Je voudrais des tournesols pour sentinelles

Je voudrais seulement que la vie soit belle

Je  voudrais que tout le monde ai un Noël apaisé

Je voudrais que des choses simples mais si difficiles à posséder…

 

Pascal

  

 

 

 

 

 

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:11

 

Quand nous étions à Rosario, nous avons assisté un soir à une soirée organisée par le centre culturel de la ville. Il y avait de la musique folklorique et des gens du publique et de l’association dansaient.

Il y avait une femme d’un certain âge, habillée très simplement, typée comme des gens des montagnes au nord de Salta qui apparemment était connue de tout le monde. Tous les gens présents l’embrassaient, voulaient être pris en photo avec elle et étaient manifestement très content qu’elle soit là. Cela nous a intrigués. Nous sommes allés cherchés une brochure, mais ça nous a seulement appris qu’elle était l’invité d’honneur, toujours pas qui elle était.  Sur la brochure figure son nom Eulogia Tapiaimages8-1116-copie-1.JPG et le texte d’une chanson, la Pomena. Recherche faite sur internet, nous la trouvons effectivement, mais tous les textes sont en espagnol et même avec la traduction google ce n’est pas forcément très claire.

Enfin, moi je pense avoir compris de quoi il s’agit. Il y a environ 40 ans, Eulogia Tapia a été l’inspiration d’une chanson, écrite par Manuel J. Castilla. Il décrit une jeune fille avec des yeux noirs qui cueille des fleurs de luzerne. Je suppose qu’elle incarnait un certain idéal féminin et de vie simple et saine. La chanson a du être un grand succès à l’époque et 40ans après elle l’est toujours (pour une certaine génération). J’ai vu une comparaison sur internet avec la chanson Brésilienne (mondialement connu quand même) « the girl from Ipanema »( A Garota de Ipanema) écrite en 1962 par  Antonio Carlos Jobim et chanté par Joao et Astrud Gilberto avec Stan Getz au saxophone. Le texte a été inspiré par une jeune fille de 19 ans, Helo Pinheiro qui vivait à Ipanema quartier chic de Rio de Janeiro. Elle passait chaque jour, pour aller à la plage, devant le bar Veloso. «Une fille bronzée, entre la fleur et la sirène, pleine de lumière et de grâce mais avec un fond de tristesse, aussi portait-elle en elle, sur le chemin de la mer, le sentiment de ce qui passe, d'une beauté qui n'est pas seulement nôtre. C'est un don de la vie que son bel et mélancolique flux et reflux permanent. » (Explication donné sur internet de ladite chanson). Une autre chanson donc de la même époque dans un pays voisin, un peu dans le même d’état d’esprit et connu par la même génération. 

Bon, Pascal n’adhère pas à mon explication, et nous n’avons pas mieux. Maintenant il y en a peut-être entre vous qui sont plus douée en espagnol et recherche internet et qui peuvent nous donner plus amples informations. Nous sommes preneurs ! 

Anita

 

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