« Je me doutais depuis quelques temps déjà qu’il se tramait quelque chose.
C’était reparti avec des déplacements de sacs, comme des préparations de vacances. Mais contrairement à l’habitude c’est l’hiver et ils n’ont pas monté la grande boîte sur la voiture.
J’aime bien la voiture, mon « baasje » m’amène quelques fois pour déposer les bouteilles au dépôt de verre. Je monte sur le toit aussi et je reste dessus quand il recule dans la rue, après je saute quand même parce que ça va trop vite.
Quand la grande boîte est sur le toit, je monte dedans par l’échelle pour dormir toute la journée. Mais ça c’est en été, là on est en hiver. Alors oui, j’avais l’impression qu’il se passait quelque chose de bizarre. Mais ils sont revenus avec mamie Ginette, donc finalement pas de souci, tout est normal, c’est ce que je pensais. Comme on peut se tromper !
Hier matin, mon « baasje » (maitre en NL) m’a pris dans les bras et m’a mis dans une boîte, ainsi que mon copain Cagou et nous sommes tous montés dans la voiture. Je peux vous dire que c’est beaucoup moins drôle d’être dans la voiture enfermée dans une boîte !
Cagou a encore moins apprécié que moi, mais il faut dire que lui a toujours eu peur de la voiture. Mamie Ginette était contente, elle discutait sur la banquette arrière, elle n’était pas dans une boîte elle. Bon après c’était long, très long, on a fini par s’endormir, Cagou et moi, puis nous sommes arrivés quelque part, il faisait nuit, il pleuvait.
J’ai entendu la voix de Rémi, je le connais, il habitait chez nous avant, je ne sais pas pourquoi il n’est plus chez nous d’ailleurs. Bon, « baasje » a ouvert le coffre et a tout sorti et nous a amené en haut dans une nouvelle maison. Là il y avait Nina aussi, elle vient quelquefois chez nous avec Rémi. On nous a ouvert la cage, je suis sorti tout de suite bien sûr, mais oh là là !!!, quelle peur !
Deux fauves nous sont tombés dessus. Un roux, c’est le chef, c’est sûr, il m’a soufflé au dessus la tête, je n’ai pas fait la maline, je me suis aplatie par terre, je crois que cela l’a rassuré, il est parti. Ensuite il a été plus dur avec Cagou, ils se sont crachés à la figure tous les deux. Cagou ne l’a pas trop ramené non plus, nous sommes les intrus, on l’a compris.
L’autre est gris, c’est une femelle, mais elle n’a pas l’air commode. Elle était de très mauvaise humeur de nous voir, tellement qu’elle s’est fâchée avec sa « vrouwtje » (maitresse en NL) Nina, du coup Rémi l’a grondé très dur.
Qu’est-ce qu’on fait là ? Il y avait « vrouwtje », « baasje », Rémi et Nina, on avait perdu mamie Ginette quelque part en route manifestement. C’est louche cette affaire, tous le monde nous fait gentil gentil, mais ce n’est pas très rassurant, Cagou et moi on reste ensemble, on a trouvé une chambre, avec une couette et des oreillers, j’aime cela pour me cacher dessous. Cagou a trouvé la couverture rouge du canapé de la maison et « vrouwtje » avait sa robe de chambre blanche, on l’aime tous les deux, elle nous fait penser à notre maman. Les deux autres sont sortis dehors, du coup c’était beaucoup plus sympa, j’ai exploré la maison, il y a l’odeur des deux autres, mais je me suis frotté partout pour laisser la mienne ! Ils ont une baignoire, j’aime bien et puis il y a pas mal d’ouvertures, on doit pouvoir s’échapper facilement.
Finalement « vrouwtje » et « baasje » se sont couchés comme à la maison et moi je suis allé dormir avec eux comme d’habitude. Cagou est resté sur sa couverture, c’est un trouillard. J’ai même dormi avec Rémi et Nina après, mais je ne suis pas sûr que Nina fût bien contente de cela.
J’avais envie de faire pipi dans la nuit, à la maison on sort, mais ici tout est fermé. Heureusement il y avait une plante verte dans le salon avec de la bonne terre. J’en ai renversé un peu, mais il faut dire que le pot était un peu petit. Dans la nuit Nina a fait rentrer les deux autres, on s’est évités, je me suis caché sous la couette avec « baasje ». Le matin venu tout le monde a bu son café, moi j’ai mangé un peu de croquettes dans la gamelle de la grise, bien fait pour elle, la méchante!
Et là, vous ne me croirez pas, « baasje » et « vrouwtje » ont pris leurs affaires, ont descendu les marches, sont montés dans la voiture et sont partis, SANS NOUS ! ………….. »
Anita