Notre tour de trois jours prenait fin à Uyuni en Bolivie, de là, le plan était de prendre un bus pour rejoindre la frontière avec l’Argentine. Seulement Pascal avait lu sur internet que cette route était certes très belle mais aussi très dangereuse. Arrivée à Uyuni le lundi après-midi vers 13.00 heures, nous laissons nos bagages à l’agence le temps de chercher un hôtel pour la nuit et de retirer de l’argent dans le but de repartir le lendemain.
En route nous nous renseignons dans la seule agence qui fait le trajet en bus d’Uyuni à Villazón (frontière Bolivie /Argentine). Il n’y a qu’un bus de nuit le même soir, ou bien le surlendemain. Un bus normal, sans toilette qui met toute la nuit. Le train ne roule pas pour raison politique…. ? Et apparemment il n’y pas de voiture non plus pour faire le trajet. Je flippe, parce que je ne veux pas prendre un bus de nuit sur des routes pareilles, mais il semblerait qu’il n’y a pas de choix. Pendant que nous reprenons nos bagages à l’agence pour aller à l’hôtel, il y arrive un jeune homme français qui vient d’arriver avec une voiture, laquelle voiture repars dans le sens opposée à Tupiza (à mi-chemin entre Uyuni et Villazón). Nous pourrions peut-être la prendre. Et c’est ce que nous faisons. Donc pas d’hôtel pour se reposer de ces trois jours fatigants mais re-départ dans la foulée pour 5 heures de 4x4. Nous traversons des petits villages très sommaires, quelques maisons en terre au milieu de nulle part. Les paysages sont magnifiques en route,
mais la route elle-même… Heureusement que nous n’avons pas pris le bus. Ce n’est que de la piste, deux voitures se croisent à peine, il y a le précipice à chaque virage et il y en a beaucoup de virages. Bien sûr pleins de gens prennent ces bus tous les jours, mais je suis quand même mieux dans mon 4x4. Nous partageons la voiture avec deux jeunes allemands qui nous amènent à leur hôtel où nous arrivons fatigués le soir vers 20.00 heures.
Nous nous trouvons bien à Tupiza, c’est une petite ville dans la montagne à 3000 m d’altitude entourée de montagnes. C’est reposant ici et c’est ce que nous faisons surtout, se reposer. Il y a quelques touristes, mais pas trop.
Il y a quelques petits commerces, des marchés
et quelques vendeurs de rues.
Les alentours sont arides, mais la ville a quelques espaces verts très agréables, des petites places avec des bancs, des arbres, du gazon (ça fait longtemps que nous n’avons pas vu de l’herbe). Il reste quelques bâtiments d’une époque sans doute plus glorieuse, comme l’église, bien restaurée, ou un bâtiment militaire, en bien plus piteuse état.
Côté restaurant, c’est où restaurant italien (pizza) ou grillades locales ou bien le tout petit restaurant familiale, c'est-à-dire une salle pour 4 à 5 tables, maman au fourneau, papa qui sert et pas de choix de menu, le plat du jour. C’est l’option que nous prenons le plus souvent. C’est bien cuisiné, simple, copieux, rapide et pas cher. Nous avons notre adresse pour le midi et un autre pour le soir.
Les Boliviens ne sont pas très souriants vers nous les touristes, mais le fait que nous revenons dans le même resto chaque jour, plaît aux propriétaires, donc on nous décoche un sourire.
Sur une des collines de Tupiza il y a un christ grandeur nature, qui est éclairé vert fluo la nuit et toute un chemin de croix est illustré par des panneaux sculptés en y montant. Nous y montons en espérant voir le couché de soleil de la haut, la veille tout la montagne avait été inondée par la lumière rouge du soleil couchant, mais le soir que nous y montons, nous n’avons pas de chance, il y a trop de nuages, tout ce que nous verrons seront des jeunes amoureux qui se donnent rendez-vous en haut de la colline et une belle vue de la ville.
La vie ici doit ressembler à la vie en Europe entre les deux guerres. Ce n’est pas très moderne encore pour beaucoup de choses, particulièrement les équipements de la municipalité. Par exemple dans notre rue il y avait des travaux pour élargir le trottoir. On utilise le marteau piqueur que pour faire des trous dans le bitume, après quoi on utilise une barre à mines pour élargir les trous et finalement la masse pour casser tout ça.
J’ai vraiment eu pitié de ces hommes qui travaillent dans la chaleur et l’altitude pour faire un travail que la France faisait faire à Cayenne au début du siècle dans le cadre d’un bagne !
Nous avons quand même fait une grand tour à pied dans les environs, 3 heures de marche, dans la chaleur et l’altitude. Au départ je manque toujours un peu d’air mais ça s’arrange après.
Pascal est devenu un adepte des feuilles de coca et les mâche tout le temps. On fabrique effectivement la cocaïne avec ses feuilles, mais à l’état naturel ça aide contre le mal d’altitude, la faim, la soif, le sommeil, etc. Tout le monde en mange toute la journée ici. Moi pas trop, ça fait faire pipi aussi tout les 5 min, ce n’est pas pratique. Tout ce que nous avons fait à pied peut se faire à cheval aussi, Pascal voulait le faire, mais c’est moi qui ne veut pas. Je n’ai pas peur des chevaux, mais j’ai peur sur le cheval, parce qu’il ne fera pas ce que je voudrais et aussi en groupe s’il y en un qui veut faire du trot tout le reste suivra. Nous croisons effectivement de petits groupes en cheval et ils ont l’air bien mignon et calme. Je dois donc entendre « tu vois bien, ce n’est rien », oui, mais à chaque fois que je demande aux gens comment ça se passe, ils me disent quand même que c’est le cheval qui décide et pas eux. Conclusion ; je ne suis pas encore prête pour ça, on verra en Argentine.
En tout cas nous voyons encore des paysages grandioses, comme la Purta Del Diablo.
La nature a planté deux murs énormes en plein milieu de cet endroit avec un étroit passage, comme une porte
Avant de partir pour l’Argentine nous décidons de faire un dernier tour dans les environ en 4x4, juste pour une journée. Au départ nous devrions être que tous les deux, mais l’agence nous propose deux jeunes qui font une sorte de triathlon. Ça nous baissera le prix. Nous amenons donc Johan, un jeune hollandais de 23 ans et David un Autrichien de 25 ans. Très sympa les garçons, de l’âge des miens, en plus il y a de la ressemblance physique. Je me crois en sortie avec mes deux fils. La matinée nous sommes donc ensemble pour la visite de la vallée
, avec ses cultures
et rivières,
jusqu’au repas
et après les garçons font du cheval (encore !) et ensuite une grande descente en vtt. Ils sont ravis.
Nous rencontrons des formations rocheuses encore différentes
de toutes les autres que nous avons déjà vus. Vraiment grandioses. Pour comprendre la hauteur de ces édifices naturels, Pascal m’a photographié à côté.
Les différences de couleurs des roches sont magnifiques.
Les photos peuvent donner un aperçu,
mais on ne peut pas faire ressentir l’immensité
et la magie que nous ressentons.
Ici, au lieu des moutons dans les prés il y a des lamas sur le bord de la route qui nous regardent passer avec leur air ébahi. Il y a beaucoup de petits, dont un qui est tacheté et très beau.
Demain nous nous reposons encore une journée avant d’attaquer la fin de la Bolivie. Ce n’est pas très loin jusqu’à la frontière, nous irons en voiture, mais il parait que les formalités de douane peuvent prendre des heures, il va falloir adopter la zen attitude !
Anita