Pour couper la musique c'est là!
Nous avons quitté notre guesthouse vers 10h30 pour rejoindre l’aéroport. Anita avait abandonné des habits qui commençaient vraiment à être bien usés. Elle avait gagné en place dans son sac mais elle ignorait que le vide serait rempli de nostalgie. Et ça pèse la nostalgie….les sacs étaient encore plus lourds !
Le vol n’avait rien de particulier sauf que c’était celui de notre retour et la fin d’une aventure.
Quand l’oiseau de fer a plongé dans la nuit pour survoler l’Atlantique, j’ai plongé dans mes pensées pour survoler notre parcours. Je me revoyais encore avec nos sacs en gare de Saint Pierre des Corps, Martine et Patrick faisant la photo qui allait immortaliser notre départ.
Ensuite j’ai passé en revue, les paysages, les gens rencontrés, les voyages en bus, en train, en moto, à vélo, en bateau…J’ai repensé les moments plus difficiles…les anecdotes…les commentaires du blog…
Parfois le blues aller me gagner mais c’était l’heure de diner où de prendre un en-cas, cela tombait bien !
Anita a regardé trois films pendant tout ce temps. Au matin l’avion commençait sa descente sur Londres quand le soleil se levait. Une nouvelle journée allait commencer mais elle ne serait plus de cette aventure, le voyage était fini, retour à la case départ.
Nous sommes satisfaits de ce périple, tout c’est très bien passé, pas de problème de santé et c’est important. C’est une expérience enrichissante, elle nous a démontrée que nous avons la capacité à faire des choses très différentes de notre quotidien en France. Nous nous sommes adaptés à toutes sortes de situations, parfois il a fallu prendre du recul et ne pas se laisser emporter par notre impression première.
Le prévisionnel et l’itinéraire ont été dans l’ensemble respectés. Nous avons suivi le trajet prévu sans vraiment nous l’imposer. En Amérique du Sud nous avons changé de destination en fonction de la météo. Pour le coût du voyage il est légèrement supérieur à mon prévisionnel mais dans des proportions très raisonnables.
Le blog a été un élément de notre voyage, nous y avons consacré du temps. La récompense est que nous avons une trace écrite de cette aventure et aussi que vous avez été nombreux à nous suivre.
Ce dernier point est important, cela nous faisait vraiment plaisir de vous lire dans vos commentaires mais aussi de savoir que nombreux d’entre vous n’écrivaient pas mais lisaient régulièrement nos articles. Je rajouterais la satisfaction de voir que des liens d’amitiés se sont créés à travers ce blog. Des personnes que l'on ne voient pas souvent et d'autres que nous ne connaissions pas ont partipé.
Nous avons fidélisés des lecteurs qui ont trouvé un intérêt à nous lire et en toute modestie nous en sommes fiers. Cela démontre aussi que les gens savent encore donner un peu de leurs temps aux autres et s'évader du quotidien, dans ce monde trépidant, c’est réconfortant.
Comme le disait Claude Nougaro dans l’une de ses chansons, «il faut tourner la page de ce livre d’images, traverser le présent et voir l’autre rivage… », C’est ce que nous allons faire, le livre « demainsurleglobe » va se refermer mais nous ne l’oublierons pas.
Nous voulons tous vous remercier d’avoir participé à cette aventure, elle restera gravée et votre présence à nos cotés également.
Je voudrais aussi dire merci à Anita, cela peut paraitre bizarre mais je voudrais souligner ses capacités d’adaptation au voyage en " backpackers ". Elle m’a apporté beaucoup dans ce voyage, toutes ses traductions m’ont permises de bien comprendre ce qui se passait autour de moi.
Moi je veux remercier Pascal. Il est responsable de toute la préparation logistique et financière. Je me suis vraiment laissé vivre pendant un an et effectivement je me suis seulement occupée du rangement et le peu de quotidien qu’il y avait à gérer pendant le voyage. J’ai été comblée.
Anita
Je vais terminer ce blog avec un poème, comme je l’ai fait au cours de cette année.
Le bouquet
Il est riche en couleurs et très subtil en odeurs
Chaque fleur a son histoire, chaque histoire a sa fleur.
Du coté de Kandy, la rose j’ai choisi
Son parfum puissant et raffiné
Se retrouve dans la vie du peuple Sri Lankais
Elle peut être colorée comme le sont les marchés
Ou blanche immaculée comme le sont les palais
Les variétés anciennes évoqueront Galles la distinguée
Le désordre des roses buissons, celui des trains bondés.
La marguerite sera la Malaisie
Une fleur que l’on effeuille sans merci.
Je l’ai aimée un peu dans sa diversité
Beaucoup dans ses champs de thé
A la folie dans ses parcs et sa nature préservée
Pas du tout dans ses immensités de palmiers et la nature déchirée.
La seule fleur exotique sera le frangipanier
Je l’ai tant respiré au Laos que je ne peux m’en séparer
Emblème de ce pays, son parfum m’enivre
Elle symbolise le soleil et la douceur de vivre
Le long du Mékong, source de vie pour cette patrie
Le temps s’étire sans laisser de trace.
Aujourd’hui est comme hier, demain sera comme aujourd’hui.
Le coquelicot est une fleur qui ne laisse pas indifférent
Ses couleurs vives interpellent, rouge comme le sang
Noir en son cœur comme la nuit
Le Cambodge aussi a l’empreinte de ces couleurs
La fragilité de son peuple qui se reconstruit
Est symbolisée par ces pétales qui ondulent au vent,
Porteuses de tant d’espoir et d’envie d’aller de l’avant.
Le chrysanthème me rappellera l’île de Sulawesie.
Une vie entièrement consacré à la mort
Au pays Toraja de chacun sera le sort.
Préparer l’’au-delà en étant meilleur ici bas.
Les fleurs rouges orangés, plus lumineuses et plus rares à trouver
Seront le soleil de Bira qui tous les matins m’enchantait.
Le tournesol au centre si uniforme et géant
De l’Australie sera le représentant
Ce cœur sombre me fera penser à ce peuple aborigène
Que les hommes ont condamné pour mieux établir leur règne
Ses pétales jaunes évoquent le soleil et la lumière
Images du modernisme de ces villes côtières.
Une fleur noire ce n’est pas commun
La tulipe néo zélandaise s’en rapproche mais il faut qu’elle soit hybridée
Elle me rappellera qu’il nous a manqué seulement un
Pour que du monde ovale l’on soit à l’apogée
Je lui joindrais une autre tulipe de couleur chaude et gaie
Pour me souvenir de cette amitié retrouvée
Malgré les kilomètres et le temps qui passe, jamais désavouée.
Une autre fleur des champs sera présente,
Le bleuet avec ce bleu si profond et si dense
Comme le ciel chilien dans le désert d’Acatama
Ou mes yeux se perdent en cherchant les étoiles dans l’au-delà
Plusieurs œillets dans ce bouquet viendront s’ajouter
Des tout blancs comme les Salars sans fin
De la Bolivie sont les trésors les plus divins
Des fleurs mouchetées avec du rose, comme les flamants
Qui par milliers se promènent sur des lagunes d’argent.
La dernière fleur sera une orchidée
Elle peut être sauvage ou domestiquée, toute blanche ou colorée
L’argentine aussi a de la variété dans sa nature
Elle à des facettes différentes et si pures
Les terres australes aux glaciers cristallins
Les côtes avec lions de mer et pingouins
Les chutes d’Iguazu à la puissance si troublante
La Patagonie, étendue si vierge et si grande
La cordillère des Andes sera un peu le Sabot de Vénus
Elle nous a gratifiés de tant de bonus.
Je rajouterais de la verdure, beaucoup de verdure
Pour symboliser tous les gens rencontrés dans cette aventure
Mon bouquet est maintenant terminé
Je le contemple et je me sens comblé
Je vais le ranger dans un coin de ma tète
Les fleurs vers le bas pour qu’elles restent prêtes
Il va sécher avec le temps qui passe
Et de le regarder jamais je me lasse.
Quand la vie pour moi ne sera plus rose,
Que j’aurais le cafard et que tout sera noir,
Pour un instant seulement, je revivrais l’histoire
Les fleurs de nouveau seront écloses.
Elles distilleront leurs parfums, reprendrons leurs couleurs.
Ce bouquet sera de nouveau mon bonheur,
Il me fera voyager et chassera mes pensées sombres
Juste le temps qu’il faut pour ne pas que je sombre.
Ce bouquet ne s’achète pas, d’ailleurs il ne vaut rien
Il n’a que la valeur que je lui porte mais c’est mon bien
Pour moi il n’a pas de prix, un peu comme une meilleure amie...
Pascal