Il était là en face de moi, il me regardait sans me quitter des yeux
de mon coté je l’observais et je devinais une connaissance ancienne
un air de déjà vu, comme s’il faisait parti de mes aïeux
il était tranquille mais semblait avoir de la peine
il avait un certain âge je pense, des poils lui manquaient sur la tète
son torse portait des poils plus clairs, il était bien fait un peu comme un athlète
quand il s’est retourné j’ai vue qu’il avait de belles fesses musclées
normal, les orangs outans les font souvent fonctionner …
j’ai mis une main sur ma tète et il a m’a imité
je me suis dit c’est pas possible, il est apprivoisé !
j’ai glissé un doigt dans mon nez, lui aussi
il a sorti une grosse crotte et l’a mangée, moi aussi...
j’ai pensé c’est fou ce que l’on se ressemble
j’ai essayé de lui parler, je voulais qu’on joue ensemble
il a bougé ses lèvres mais aucun son n’est sorti, même pas un ha !
un Orang Outan, ça ne parle pas
certainement qu’il aurait voulu me dire qu’il ne souhaitait plus me revoir
que les feuilles de palmiers il n’aime pas ça
qu’il est fatigué de sans cesse reculer au fond de la forêt car il n’a plus de dortoir
peut être aussi qu’il m’aurait dit qu’il a peur et qu’il doute
qu’il est inquiet pour ses petits, qu’il ne sait pas quand finira la route
mais tous ça se sont des sentiments humains
lui, il n’est qu’un Orang Outan, peut importe son destin
quand j’ai eu fini de l’observer et de lire dans son regard
j’étais un peu sonné et hagard
j’ai pris ma serviette et je suis rentré au bungalow
j’était seul et nu devant ma glace, en pleine forêt à Bornéo.
Pascal