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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 08:53

Pas besoin de vous faire un dessin ou plutôt si,images5 6049 en voici un  et vous avez compris que nous sommes en terre aborigène.

Nous sommes dans le nord de l’Australie, du coté de Darwin et plus précisément dans la région de Kakadu à Katerine. Ce choix avait été fait dans le tracé de notre itinéraire car c’est ici le berceau du peuple aborigène et je souhaitais voir de plus près la vie de ces gens là, approcher leur culture et essayer de comprendre leur passé.

Je peux vous affirmer qu’après une semaine dans la région c’est la déception qui l’emporte et même bien plus car je ne pensais pas voir ces gens dans un tel état de pitié.

Depuis que je voyage je n’avais pas encore vu les hommes dans un tel état de délabrement. C’est très dure de dire cela mais de voir ces gens errer dans les villes comme ils le font est très décourageant pour quelqu’un qui croit en l’humain.

Leur état sanitaire est déplorable, souvent leur  visage rongé par l’alcool est difforme, le squelette frêle pour certain et l’obésité pour d’autres, la tenue vestimentaire déplorable. Ils sont là toute la journée sur les pelouses ou devant les magasins, en petit groupe à attendre. Attendre quoi ?que la journée s’étire pour en commencer une autre.

Les aborigènes  sont rémunérés par l’état sans rien faire, c’est la dette de la colonisation. Les terres leurs ont été rendues en 1978 et l’état les loue sous forme d’allocation aux familles. Ils ont donc de l’argent sans travailler, excepté quelque un qui peignent images5 6396 et c’est là je pense le problème. Ces gens là n’existent pas aux yeux des australiens, il y a une indifférence totale et souvent du mépris.

Ces peuples là vivent cote à cote mais pas ensemble, il y a trop de différence de fonctionnement pour qu’ils cohabitent vraiment.

Je pense qu’un individu, où qu’il se trouve se révèle et existe que quand il se  sent utile à quelque chose, aussi infime soit elle. Ici je ressens dans ce peuple une résignation totale qui fait qu’il ne sert plus à rien.

La colonisation leur a enlevé leur identité c’est évident. Ce n’est pas les subventions et les sommes allouées qui leurs rendront la dignité qu’ils ont perdue. Les aborigènes sont pour moi en culture hors sol, on leurs a enlevé l’enracinement dans leur terre, ils sont maintenus en vie mais ne vivent pas, ne vivent plus.

Il n’y a pas de communication possible avec les aborigènes car ils fuient le contact avec les autres personnes. Ils ne croisent pas les regards et c’est frustrant de voir un tel comportement, un tel isolement. Je ne mettrais pas de photos sauf celle du peintre, car elles seraient volées, en plus je dois bien dire que j’ai un peu honte. Oui, j’ai honte de constater que les humains comme moi soient de la sorte si peu considérés.

Ils ne sont pas et ne seront jamais comme nous. Il aurait  fallu les laisser dans leur milieu naturel, sur ces terres si peu fertiles, avec une nature hostile et un climat si rude. J’ai toujours pensé que c’était le milieu  géographique et le climat qui faisaient les hommes, qui leurs donnaient une façon d’être. Ma théorie se trouve ici justifiée.

Je vous ai parlé du peuple aborigène mais les australiens qui vivent ici dans le bush ne sont pas très raffinés non plus. Ce sont des rudes broussards qui n’ont que faire des bonnes manières, ils sont souvent très vulgaires dans leurs attitudes et tenues vestimentaires. Leur vie et leur horizon sont bordés de terres brulées, de cailloux et de rivières à crocodiles,images5 6664 le tout sur des routes sans fin…..images5 6404comment trouver dans un tel décor des raisons de vivre mieux ?

Peut être qu’en lisant ces lignes vous me sentez amer, il y a un peu de ça car dans le voyage j’aime les rencontres et là pas d’échange. Néanmoins c’est très intéressant d’observer et de voir ces gens si différents dans leurs manières et fonctionnements. C’est aussi s’interroger sur les hommes que nous sommes et constater tellement de divergence sur les fonctionnements de chacun.

Comme je l’ai dit plus haut les paysages sont arides, de plus c’est la fin de la « dry season » et tout est grillé, il fait actuellement 37 à 38° mais cela va monter à plus de 40° dans un mois. Ce sera  alors les pluies diluviennes qui vont inondées les sols. Il ne sera plus possible de circuler sur la plupart des routes que nous avons faites, elles seront sous plus d’un à deux mètres d’eau, jusqu’au mois d’avril.

Cet aspect de sécheresse  est renforcé par les terres brulées.images5 8550 Les aborigènes brulaient les terres pour les fertiliser, ce fut un temps abandonné mais les autorités australiennes ont décidées de reconduire cette tradition, c’est quand même mieux contrôlé. Les principaux arbres étant de la famille des eucalyptus et niaoulis, leur écorce brule mais se régénère et protège les arbres.images5 8457

Il y a quand même de très beaux endroits avec de la verdureimages5 8420 et des cascades.images5 8565 Parfois on se demande comment peuvent exister de tels oasis.images5 8467

Je vous l’ai dit plus haut, dans cette région les rivières sont infestées de crocodiles. Quand ce sont des rivières avec de l’eau saumâtre, c’est très dangereux car le maitre des lieux est le crocodile d'eau de mer (salty)images5 6092. Ce dernier est très gros et très agressif.images5 6665 En saison sèche comme maintenant, il peut quitter ses quartiers asséchés pour aller chercher de l’eau. Sur les rives les panneaux nous recommandent la prudence.images5 6180 Le crocodile de rivière est parait il plus sympa ! je ne pense pas quand même me faire copain avec un « lacoste »

La grande satisfaction de cette semaine est la présence d’une multitude d’oiseaux, il y a en a partout, de très beaux images5 6539et avec des chants plus mélodieux les uns que les autres. Les rousettes (chauves souris géantes)images5 6286 me régalent vraiment.images5 6287 De plus ils se laissent approcher facilement. Les kangourous aussi nous amusent bien, surtout Anita, elle aime bien les observer.images5 6510   

Nous faisons du camping tous les joursimages5 6150, avec de petits moyensimages5 6417 et comparé à ces grands campeurs que sont les australiens nous sommes ridicules. Pour la plupart, ils ont tous le 4X4 , la remorque aménagée et tout le nécessaire, de la gestion de l’énergieimages5 6410 à la batterie de cuisineimages5 5980, des pros dans le domaine ! 

Voilà donc un petit aperçu de ce que je constate. Je voudrais quand même dire que tous ces propos me sont entièrement personnels et ne sont le fruit que d’une observation d’une semaine et demie. Anita fera peut être un article complémentaire sur les aborigènes car c’est aussi un sujet qui la touche. Elle a la faculté de mieux comprendre l’anglais, donc de mieux lire les nombreux panneaux qui traitent du sujet.

Moi je vais me coucher, tout comme ce martin pêcheur...images5 5984

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commentaires

V
<br /> Bonjour à tous les deux,<br /> Cet article me touche vraiment. Les aborigènes me fascinent et je trouve déplorable la situation qu'ils vivent. Ils ont tellement de connaissances que nous ferions bien d'assimiler et appliquer.<br /> Quel gâchis ! Bonne route.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Depuis le temps que je n'avais pas rendu visite .. je ne suis pas déçu. J'ai mes 2 frères qui vivent dans ce pays immense et hétérogène. J'ai eu la chance de la découvrir par le biais de Sydney of<br /> course, mais aussi les alentours. Et là j'ai pu subir le ravissement d'une terre extraordinairement diversifiée ... mer, montagne, coin sauvage entretenu mais respecté. J'avais eu l'occasion de<br /> croiser dans des coins plus reculés, quelques aborigènes, mais qui s'acclimatent à la ville, mais difficilement. Ça se ressent dans leur regard. Un qqchose de peur de l'inconnu. Mais en discutant<br /> avec des locaux, et qq articles de presse; ce sentiment de néant vis à vis de ce peuple est très présent. Personne ne peut le nier mais l'impression que ça dépasse tout le monde. La vie n'est pas<br /> un long fleuve tranquille.<br /> Anita, ne déconne pas avec les crocos, sauf si tu te sens l'âme et l'envie de Crocodile Dundy ... je vous embrasse et mm si je comprend cet état d'esprit qq peu morose, ne pas oublier que la vie<br /> continue et qu'en tant que "privilégié de la vie", il faut continuer de la croquer. Amitié d'un adoptif de l'Australie.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Il y a environ 50 ans, je pensais comme vous, hélas les choses n'ont pas changé, je dirais même qu'elles ont empiré.<br /> Tout n'est quand même pas négatif, la nature, les oiseaux.<br /> Attention aux crocodiles !<br /> Bon courage.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Micky vous savez, les hommes ne retiennent rien de leurs erreurs, ils se contentent souvent de les répéter.....c'est dommage! merci de vos commentaires<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> bravo pour votre blog, je suis très heureuse de pouvoir partager un moment de bonheur avec vous je suis très fier de voir vos commentaire rédigé avec beaucoup d'humilité et de soins Encore bravo,<br /> je pense bien à vous<br /> Amitié joe<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C'est gentil tous ces compliments Joséphine, ils nous font très plaisir.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Bonjour Pasqcal et Anita.<br /> Merci pour ces temoignages sur les arborigénes.Nous comprenons votre déception , peut être vous allez avoir la chance d'en trouver un ou une arborigéne pour discuter avec vous .Attention aux crocos<br /> .Bonne continuation dans votre camping simple , nous aimons le camping simple , juste le minimum .<br /> Amitiés A+<br /> Maurice et Nicole<br /> <br /> <br />
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